Lire et s'évader

3 récits d’aventures pour vous évader

3 récits d'aventures à lire pour s'évader

Parfois, notre vie s’enlise dans un quotidien. L’appel du large se fait alors sentir, l’envie de s’évader devient vitale ; mais le temps ou les finances ne suivent pas toujours. Alors, quoi de mieux qu’un livre pour s’évader ? Je voudrais vous parler aujourd’hui de mon amour pour les récits d’aventures et de voyages. Je vous ai sélectionné 3 écrivains-aventuriers que je trouve particulièrement inspirants.

Je vous propose de voyager sans bouger de votre canapé. Oui, mettez-vous sous la couette, éteignez Netflix, prenez une tasse de votre meilleur thé, et préparez-vous à vivre d’incroyables aventures !

« Africa Trek » d’Alexandre et Sonia Poussin – récits d’aventures africaines

Alexandre et Sonia sont des forces de la nature. Ce couple a accompli l’exploit de parcourir l’Afrique… à pied ! Oui, oui, rien que ça. A l’époque où le continent noir était boudé par les voyageurs et voyagistes (en 2001) les époux Poussin font le pari fou de traverser l’immense Afrique avec un sac à dos. De l’Afrique du Sud à l’Israël, en passant par le Lesotho, le Zimbabwe, le Mozambique, le Malawi, la Tanzanie, le Kenya, le Soudan, l’Ethiopie et l’Egypte ; Alexandre et Sonia enchaîneront inlassablement les kilomètres pendant 3 ans. Ils traverseront des montagnes, des plaines, des rivières ; connaîtront la soif, la chaleur extrême, le froid et la maladie – la malaria. Ils dormiront chez les habitants – un « j’irai dormir chez vous » avant l’heure, avec des rencontres improbables, des sourires échangés, un confort souvent inexistant et probablement assez de souvenirs pour toute une vie. Le site Africa Trek.

Vous l’avez compris, Alexandre Poussin n’est pas un voyageur ordinaire. Sous son air enfantin, son sourire jovial et sa blondeur entretenue par l’ardent soleil africain, il est un explorateur aguerri, coutumier des exploits et des voyages extraordinaires. En 2000, déjà, il publiait avec un certain Sylvain Tesson « La marche dans le ciel : 5000 kilomètres à pied à travers l’Himalaya ».

Sonia Poussin, son épouse, est une belle jeune femme qui semble être la douceur incarnée. Sur les photos d’«Africa Trek », elle porte des tresses et une jupe longue. Curieuses images qui semblent anachroniques de ce couple blond marchant main dans la main dans une nature parfois hostile avec une confiance absolue en l’existence. Des années plus tard, les époux Poussin auront deux enfants : le bien-nommé Ulysse, conçu pendant leur périple africain, et Philaé. Avoir une famille n’a pas modéré leur soif d’aventures ; c’est ensemble qu’ils ont choisi de faire le tour de l’île rouge – Madagascar – avec une charrette à zébus. Leur blog Madatrek.

Sonia et Alexandre Poussin – Crédit photo : Africa Trek

Dire que j’ai été enthousiasmée par cette lecture serait un euphémisme. J’ai A-DO-RÉ ! Pas forcément par le style, qui ne m’a pas éblouie. Parfois, même, j’ai été un peu lassée par les rencontres et anecdotes qui s’enchaînaient inlassablement. Mais des années après l’avoir lu, cet exploit me laisse encore franchement admirative. Quel courage, quelle ténacité, quelle audace ! Ce couple d’explorateurs reste une référence pour la voyageuse amatrice-et-sage-que-je-suis, mais qui rêve néanmoins d’aventures extraordinaires et d’horizons lointains hors des sentiers battus. Alexandre et Sonia, si vos pas vous mènent un jour à La Réunion, dites, on se prend un apéro ?

« Les zones frontalières sont toujours riches en enseignements. L’excitation qu’elles suscitent électrise le sens de l’observation et rehausse les contrastes. D’infimes détails, quelques scènes, un regard, affluent en bouquet de premières impressions. C’est ce qu’on appelle prendre la température d’un pays. A pied, en prise directe avec la réalité, ces premières perceptions se révèlent souvent très justes et se voient confirmées les jours qui suivent (…) »

« Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson – récits d’aventures glaciales

Souvent, les écrivains-voyageurs sont plus voyageurs qu’écrivains, pas fondamentalement doués pour rendre une lecture haletante par un rythme soutenu, ou un style percutant. Mais Monsieur Sylvain Tesson n’est pas de cette trempe. En plus d’être un voyageur incroyable, un géographe, un alpiniste, un philosophe, Sylvain est aussi – et surtout – un écrivain de talent, particulièrement prolifique, puisqu’il est l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages.

J’ai d’abord été profondément séduite par cet aventurier insatiable, ancien acolyte d’Alexandre Poussin. Il a des atouts que je porte aux nues : une intelligence hors-norme, une culture phénoménale, et surtout, des qualités rédactionnelles exceptionnelles. J’ai lu les premières pages avec délectation, je savourais chaque phrase, chaque mot avec bonheur !

« Dans les forêts de Sibérie » – Prix Médicis Essai 2011, Sylvain Tesson, nous emmène au Nord de la Russie, où il a fait le choix singulier de vivre dans une cabane à proximité du lac Baikal pendant 6 mois. Six mois à lire, pêcher, réfléchir au sens de la vie, admirer la splendeur du Lac millénaire, boire des litres de Vodka, sans autre compagnie que des gardes-forestiers lors de rares soirées alcoolisées, par des températures que je n’arrive même pas à concevoir.

Pas de télévision évidemment, ni aucun moyen moderne de communication. Pas de supermarché ni de médecin à des centaines de kilomètres à la ronde ; Sylvain Tesson est seul avec lui-même. Démarche étonnante et déroutante, mais Sylvain Tesson, avec sa plume élégante, et son génie des mots parvient à nous convaincre aisément du bien-fondé de son choix.

« Je suis seul. Les montagnes m’apparaissent plus sévères. Le paysage se révèle, intense. Le pays me saute au visage. C’est fou ce que l’homme accapare l’attention de l’homme. La présence des autres affadit le monde. La solitude est cette conquête qui vous rend jouissance des choses. »

« Enfermé dans son cube de rondins, l’ermite ne souille pas la Terre. Au seuil de son isba, il regarde les saisons danser l’éternel retour. Privé de machine, il entretient son corps. Coupé de toute communication, il défriche la langue des arbres. Libéré de la télévision, il découvre qu’une fenêtre est plus transparente qu’un écran. (…) Un jour, on est las de parler de « décroissance » et d’amour de la nature. L’envie nous prend d’aligner nos actes à nos idées. Il est temps de quitter la ville et de tirer sur les discours le rideau des forêts. »

C’est une aventure originale et fascinante. La Sibérie – surtout en plein hiver – n’est pas une destination plébiscitée par les voyageurs, et on ne peut qu’admirer l’audace de Sylvain qui choisit une cabane sur les bords du Lac Baikal comme lieu d’ermitage.

Mais au fil de la lecture, mon enthousiasme est un peu retombé – comme un soufflé, vous voyez ? Car les jours se suivent et se ressemblent beaucoup dans sa cabane en bois ; et très franchement, parfois, je me suis ennuyée. Chaque journée ressemble en effet à la précédente : inventaire de ses tâches (un peu), introspection (beaucoup), et aphorismes (en quantité). Ce voyage immobile, centré sur le silence, la solitude et l’introspection n’est finalement pas vraiment ma tasse de thé. Ma foi, je préfère les récits de voyages avec des couleurs chatoyantes, des rencontres improbables et des anecdotes à foison, qui me donnent un peu le sentiment de voyager, moi aussi. Peut-être aussi que la solitude m’angoisse un peu, finalement.

Sylvain Tesson – Crédit photo : Le Point

Mais je continue d’admirer franchement ce personnage singulier et romanesque, qui vit si intensément toutes ses envies et qui manie si bien notre langue. Sylvain Tesson, avec son air un peu dandy, ses yeux bleus profonds, est un amoureux de la vie, qui a soif d’aventures et de liberté.

Je me suis d’ores et déjà procuré d’autres ouvrages du grand monsieur Tesson, et j’ai hâte de les commencer. Pour découvrir son nouveau livre, c’est ici.

« Latitude zéro » de Mike Horn – récits d’aventures extrêmes au bout du monde

Vous le connaissez. Forcément. En plus d’être probablement le plus grand aventurier du moment, Mike Horn est également présentateur sur M6 : c’est lui le quinquagénaire à l’accent irrésistible dans « The island » ; c’est lui aussi qui emmène les stars du show-biz dans des treks à l’autre bout du monde – avec notamment Shym au Népal, Laura Manaudou au Zimbabwe, ou encore MPokora au Sri Lanka.

Ce Sud-Africain est coutumier des exploits extraordinaires totalement inenvisageables au commun des mortels. L’aventure, c’est sa vie ; les défis, son quotidien. L’homme enchaîne les exploits à un rythme effréné.

En 1999, Mike Horn a choisi de réaliser un exploit totalement inédit : réaliser en solitaire un « vrai » tour du monde en suivant la ligne de l’équateur. Durant son périple de 14.000 kilomètres, il traverse trois océans, autant de jungles hostiles, deux sommets de plus de 5.000 mètres, des pays en guerre et dangereux, affronte la maladie et des conditions météorologiques extrêmes (cette ligne mythique, ne l’oublions pas, l’expose aussi à des températures chaudes et humides, difficilement supportables).

J’ai été particulièrement impressionnée par ces 3 mois dans la jungle amazonienne. Il faut l’imaginer, absolument seul, à la merci d’une nature impitoyable, chassant et péchant pour se nourrir, comme au commencement du monde. J’imagine les nuits au fin fond de cette partie du monde qui sont d’une noirceur que nous ne pouvons concevoir, nous les citadins, habitués aux lumières artificielles ; et les bruits mystérieux qui l’accompagnent. Je crois que j’aurais pris mes jambes à mon coup dès la première nuit. Mike Horn, lui, a l’air de faire une promenade de santé.

Plus j’avançais dans ma lecture, plus je me posais la question : cet homme est-il complètement fou ? Mais ne faut-il pas l’être un brin pour tenter une entreprise aussi dangereuse et hasardeuse ? Car les difficultés de son parcours sont innombrables. Les risques, très importants. Mais Mike Horn refuse d’abandonner et continue son périple coûte que coûte. Pourtant, parfois, son obstination frôle l’inconscience, et son acharnement met en danger son staff qui l’accompagne parfois. L’aspect logistique est effectivement fondamental ; c’est une équipe soudée qui assiste Mike et l’aide dans son entreprise. Equipe avec qui il n’est pas toujours tendre.

Il a vécu des situations absolument incroyables, parfois inextricables. Mais Mike Horn s’en sort toujours. L’adage « la fortune sourit aux audacieux » n’a jamais été aussi vrai.

Mike Horn – Crédit photo : GQ Magazine

J’ai beaucoup aimé ce livre. Si le surhomme n’est pas un écrivain accompli, il est néanmoins incroyablement inspirant. Car il en faut, du courage, pour affronter l’océan déchaîné, les montagnes enneigées, les hommes armés. Cet homme est un exemple de ténacité, la preuve vivante qu’un mental puissant est capable de tout.

Après ce livre, je me suis surprise à rêver d’exploits incroyables et de dépassement de soi : et si je traversais l’île à pied ? Et si je montais au sommet du Kilimandjaro ? Et si je tentais une course ? Merci Mike Horn de nous inspirer tous ces rêves ! Son site officiel.

« Dans la jungle, le simple fait d’avancer tout en restant en vie représente un travail à plein temps. Dans ces conditions, la question qu’on peut se poser est : puisque c’est si difficile, pourquoi le faire ? Parce que c’est difficile, justement. Et parce que, aussi incroyable que ça puisse paraître, j’y trouve du plaisir. Pourtant, je ne suis pas masochiste, loin de là : je hais la douleur. Mais connaître l’inconnu, voir l’inimaginable, faire des choses que personnes n’a jamais faites et découvrir si, moi, je serai capable de les faire… (…) Pour moi, les jours difficiles sont simplement des jours où les choses sont moins faciles qu’hier. Mais je considère qu’aucune épreuve n’est véritablement difficile, tant que je lui survis. »

« La nuit, dans le noir absolu, la chute d’un arbre s’annonce par une série de détonations sèches qui devient vite un grondement de bisons qui chargent. La sylve se déchire, gémit et s’écrase sous son poids. Où le monstre va-t-il tomber ? Sur moi ? Je me recroqueville, impuissant et minuscule, dans mon hamac. Je suis mort de peur et frémis d’excitation. Soudain, au bout d’un temps qui semble interminable, la masse de 10 mètres de circonférence et de plusieurs centaines de tonnes frappe le sol comme la foudre. L’écho se répercute à l’infini. Il faut du temps pour que le silence revienne. Le silence, ou plutôt le souffle animé des autres habitants de la jungle, apaisés après l’angoisse que j’ai partagée avec eux. »

Et vous, chères exploratrices, les avez-vous lus ? Partagez-vous mes impressions sur ces récits d’aventures ? N’hésitez pas à me laisser vos avis en commentaire ! Et si vous avez d’autres ouvrages de récits d’aventures à me conseiller, je suis preneuse !


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4 Commentaire

  • Répondre
    Mendy
    6 août 2018 at 11 h 44 min

    Hello. Un film a été adapté à partir du bouquin de Sylvain Tesson, dans les forets de Sibérie si l’envie vous dit

  • Répondre
    C
    6 août 2018 at 10 h 52 min

    Merci pour vos propositions de livres qui ne manquent pas « peps » et de panache . N’ayant jamais cherché à lire un livre d’aventure , j’avoue qu’après vous avoir lu , cela me donne envie !
    A bientôt … pour de nouvelles aventures ! LOL
    L.C.

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