Açores

Voyage nature aux Açores : de Sao Miguel au Triangulo

Beaucoup peinent à situer les Açores, cet ensemble de neuf îles, faisant partie de la Macaronésie, à l’instar des Canaries et de Madère. C’est au milieu de l’Océan Atlantique, que cette destination verte et encore tranquille étale ses volcans. Trois semaines de voyage nature aux Açores en famille, de Sao Miguel, île principale, au Triangulo : Sao Jorge, Pico et Faïal.

carte de la macaronésie

Crédit photo : www.populationdata.net

Voyage nature aux Açores : Sao Miguel, île principale

C’est probablement celle qui draine le plus de touristes. Mais il serait dommage de s’en effrayer. La plus grande des îles açoriennes regorge de coins paisibles et dignes d’intérêt et collera parfaitement avec votre voyage nature aux Açores !

1- Furnas

C’est dans ce cratère verdoyant et fleuri que nous poserons notre tente pour une semaine. Particularité de cette station surnommée Hydropolis ? Outre les dizaines de fontaines en libre accès, ses sources thermales. Dona Beija est à tester le soir en revenant de balade : ces bassins disséminés le long d’une rivière ferment à 23h (coût : 6 €). L’autre bain, Terra Nostra, immense, est niché dans le jardin botanique. La couleur de l’eau est ocre : maillot blanc à proscrire (coût : 8 €). Partout dans la ville, un parfum singulier plane : des fumerolles, autour desquelles il est facile de circuler.

A proximité, un petit salon de thé tenu par une biologiste offre une belle vue sur cette curiosité volcanique. J’ai testé le purple tea, dont le nom évoque la réaction de l’eau de l’une des sources avec les feuilles de thé. A goûter, le cozido, roboratif plat dominical mijoté sept heures dans les fumerolles, d’où sa saveur fumée, à base de volaille, saucisses, boudin, chou, patates, carottes et igname. Les portions açoriennes sont conséquentes, vous êtes prévenus…

A Furnas, on peut aussi effectuer le tour du lac. Miroir vert, au bord duquel la chapelle Nossa Senhora das Vitórias d’inspiration néo-gothique apparaît, tombeau commandé par José do Canto à l’intention de sa défunte épouse. Egalement, dans un bâtiment moderne et minéral, le centre d’interprétation du lac.

2- Ilheu

Cratère marin effondré, Ilheu offre un bassin d’eau de mer parfaitement circulaire. Une eau turquoise, dans laquelle le snorkeling n’est pas superflu : saupes, sares, liriou évoluent sur le sable noir et les rochers. On accède à cette île depuis le port de Villafranca do Campo. Les bateaux partent toutes les heures (8 € A/R).

3- Une flore incroyable

Au gré des balades, on admire les hypomées violettes, les pitosperums, les fougères arborescentes, les cryptomères, espèces endémiques ou venues d’ailleurs. On visite les jardins botaniques, celui de Ponta Delgada, dans lequel on peut dormir (voir plus bas), ou ceux de Furnas.

4- Source chaude toujours

Celle de Caldeiras, discrète, petit bassin extérieur dans lequel nous étions seuls (3 €). La route de Caldeiras à Furnas est très belle, parfois pavée et longée de platanes. Attention, c’est étroit. Fort jolie balade à Lombadas, dans un canyon sans fin.

5- Scenery roads

Les routes sont magnifiques. Il vous prendra l’envie de vous y arrêter, des points de vue « miradouro » étant aménagés. Certains, à l’est de l’île, en allant vers Nordeste, sont même de véritables jardins. Et comme souvent, des barbecues y sont à disposition, véritable institution ici. Une des routes centrales permet de voir le lac de feu, si la météo le permet. Il fait souvent beau sur le littoral et brumeux sur les hauteurs !

6- Baignade !

On notera la plage de sable noir de Povoaçao. Sinon, des piscines d’eau de mer, comme partout aux Açores, permettent une baignade aisée, protégeant des assauts de la mer agitée. Celle de Nordeste, à l’écart du village, tout à fait en contrebas d’un miradouro qui la laisse d’abord apercevoir. Parfois, de simples échelles plongeant dans l’océan incitent à se mouiller, comme à Feraria ou à Faïal da Terra. Il est bien difficile de résister aux cinquante nuances de bleu des îles…

Voyage nature aux Açores : Le triangulo

1- Curiosités géologiques et diverses

A Sao Jorge : on admire les fajas, ces avancées de lave sur la mer que la végétation et l’humain ont colonisées. Elles présentent toutes des caractéristiques qui les distinguent. Côte sud, à Vimes, très beau chemin en direction de Fragueira, ponctué de figuiers et vignes et cultures en terrasses vous raviront. A Sao Joao, vignes encore, cela embaume le raisin fermenté dans les maisons ouvertes. Vous trouverez une jolie église avec les falaises vertes pour horizon. Côte nord, sentier d’une heure à pied de la faja dos Cubres à celle de Santo Cristo. Paysage plus austère, scandinave et quasi désert. Lacs, aloés vera, et murets de pierres pour décor. Et Ouvidor, dans un cirque de lave noire dentelée.

A Pico : le volcan bien entendu, qui donne son nom à l’île, et que l’on identifie à l’horizon depuis Faïal et Sao Jorge. Pour en faire l’ascension, accès (payant) depuis la Casa Montanha. Compter en moyenne 3h à l’aller, selon votre condition. Le sentier est bien balisé. Se renseigner la veille sur les conditions météorologiques. Les routes centrales sont superbes, faisant écho aux paysages écossais.

A Faïal : Capelinhos et le cratère central. Capelinhos est un jeune volcan, émergé entre 1957 et 1958 après maintes manifestations spectaculaires. En résulte ce site incroyable, no man’s land désertique où culmine un ancien phare. Sur place, ou plutôt sous terre, le Centre d’Interprétation donne un éclairage bienvenu sur les activités volcaniques aux Açores et dans le monde. Emportez un maillot de bain, car il y a un accès à l’eau à proximité. La caldeira centrale, par temps dégagé, offre un panorama impressionnant sur l’île et au-delà. Le sentier permet d’en faire le tour en deux heures, et d’observer les cônes, plaines et étendues d’eau en son centre.

2- Se baigner dans le Triangulo

Les accès étant parfois ardus, on trouve de nombreuses et belles piscines d’eau de mer semi-naturelles, en harmonie avec le paysage, parfois ceintes dans des cirques de lave. A Pico : Sao Mateus, Sao Caetano, Sao Joao, Calheta de Nesquim et Santo Amaro ont ma préférence. A Faïal : Varadouro, et la plage de Almoxarife. Et sur Sao Jorge : crique paisible du Portinho à Urzelina, la spectaculaire Faja Ouvidor, Faja do Almas, et la magnifique et isolée Topo.

3- Camper dans le Triangulo

Les campings sont très bien entretenus, bien équipés et très bon marché. De plus, ils bénéficient d’une situation des plus agréables, souvent face à la mer. Certains n’ont pas d’accueil, il vous suffira d’installer votre tente. Mi-septembre, il nous est arrivé d’être seuls. Véhiculés, nous avons décidé de nous baser dans un seul et même camping sur chaque île et de rayonner.

    • A Sao Miguel : camping de Furnas, entouré de verdure et de vaches. Restaurant à l’entrée. Bains et centre-bourg accessibles à pied.
    • A Sao Jorge : camping de Urzelina. Face à la mer, spots de baignade autour, commerces. Il y a une petite aire à Topo en surplomb de la piscine, isolée.
  • A Faïal : camping de Varadouro, sous les pins. Ombragé, calme, joli bassin en contrebas. Autre aire discrète à Salao.

Et pour dormir sous un toit dans un cadre particulier :

    • L’hôtel du jardin botanique José Do Canto à Ponta Delgada, ou l’opportunité de pouvoir faire une balade en soirée et dès l’aube parmi les plantes (80 € la nuit en chambre triple avec petit déjeuner).
  • Sur Pico, à Sao Roque, on apprécie l’auberge de jeunesse sise dans un magnifique monastère (63 € la nuit en chambre triple avec petit déjeuner).

On sait qu’on est aux Açores…

  • Troupeaux en liberté : mieux vaut rouler prudemment sur les îles. Nous ne comptons plus le nombre de vaches, taureaux, moutons, chevaux croisés au beau milieu de la route, ce qui en fait le charme.
  • Battre le pavé : les villes rivalisent d’inventivité pour les motifs de leurs pavements, invariablement noir et blanc. Tantôt graphiques, tantôt représentant les symboles des îles.
  • Le chant des Cagarres : ces curieux oiseaux marins protégés et en voie de disparition, entendus la première fois à Sao Jorge, puis à Faïal sur laquelle ils nichent notamment au Castelo Branco. Un chant indescriptible, multiple, irrégulier, il faut l’écouter pour le croire…
  • Bars à l’ancienne : le matin, nous aimions prendre notre petit-déjeuner dans les petits cafés. Agriculteurs, ouvriers, habitants en tout cas, dans un décor qui fait penser à un bar d’antan. On notera l’absence de femmes en ces lieux… Commander un galao : café au lait mousseux souvent généreux.
  • Igname, ananas, fromage et vin : les îles offrent de bons produits locaux. L’igname se consomme en soupe, frit, en purée. Il est commun de commencer un repas par un fromage de Sao Jorge ou Pico, et de le finir par de l’ananas de Sao Miguel. Et on savoure les poissons grillés : barracuda, sardines, thon, espadon, baliste… Les seules plantations de thé d’Europe, Gorreana et Porto Formoso, sont sur Sao Miguel : on peut s’y promener librement avant de boire une tasse de thé noir ou vert.
  • La chasse au cachalot : plus en vigueur heureusement, mais activité historique des îles, qui recueillaient l’huile de ce globicéphale. Pour en savoir plus, visitez les musées dédiés à Lajes et Sao Roque sur Pico. Celui de Faïal est fermé. Cependant, l’intéressant aquarium à proximité de ce dernier permet d’en apprendre davantage sur la richesse de la faune sous-marine présente aux Açores. Accueil soigné.
  • BBQ time : partout le long des routes, sur les aires et dans les campings, vous trouverez des barbecues à disposition. C’est le rendez-vous familial des açoriens le week-end, attablés autour du fameux cozido cité plus haut notamment.

Toutes les informations pratiques pour préparer votre voyage nature aux Açores en cliquant ici.

Comment se rendre aux Açores ?

Pour atterrir sur l’île de Sao Miguel, vous pouvez voler avec la TAP (aéroport de Ponta Delgada). Comptez 2h de vol direct et -2h de décalage horaire avec Paris.

Si vous avez un souci avec votre compagnie aérienne, vous pouvez faire appel à AirHelp, qui s’occupera de faire valoir vos droits en cas de vol annulé, retardé ou de refus d’embarquement.


En mouvement permanent, Elodie voit la vie comme un kaléidoscope d’expériences. Ses passions : l’ivresse des paysages, danser et les rouleaux de printemps. Pour la contacter, envoyez-lui un email.

1 commentaire

  • Répondre
    Cosmic Sam
    19 février 2019 at 0 h 11 min

    Les paysages ont l’air magnifiques!

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