Décider d'être heureuse Surmonter les difficultés Tour du monde

Voyager en temps de Covid

Nous commençons à apercevoir le bout du tunnel de ce deuxième confinement de l’année 2020, et à enfin s’autoriser à penser de nouveau à voyager. Je ne sais pas si c’est votre cas également, mais moi cela me fait un bien fou de recommencer à me projeter dans un voyage ! Cela me donne un horizon, une vision au-delà de la crise, de l’espoir. Et je pense que l’on a tous besoin de cela, même si cela ne se traduit pas forcément par un projet de voyage d’ailleurs ! Pour certains, c’était la perspective de passer Noël en famille, de retrouver ses amis pour fêter le Nouvel An, de pouvoir bientôt retrouver le chemin du travail… Chacun sa façon de se projeter et de se créer un horizon.

Pour ma part, même si j’ai plutôt bien vécu ces confinements et cette année 2020, que j’ai mise à profit pour travailler sur moi et sur mes projets personnels et professionnels, j’ai ressenti la privation de liberté(s) et le manque de sociabilisation. Et cela m’a encore plus fait prendre conscience de l’importance du voyage dans ma vie, et de l’importance d’être tournée vers l’autre, curieuse des autres cultures, ouverte sur le Monde.

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J’ai eu la chance cette année de voyager plusieurs fois, et notamment deux fois cet été (en Tunisie et à l’île de la Réunion), alors que la crise de la Covid profitait d’une petite accalmie avant la deuxième vague. J’ai envie de partager avec vous ces expériences, à un moment où l’on recommence tous à penser au voyage tout en étant un peu frileux.ses à l’idée de prendre un billet d’avion, coincé.e.s entre l’envie et les doutes. Voyager en temps de Covid, est-ce vraiment une bonne idée ? Et concrètement, comment ça se passe ?

La question du risque sanitaire

Quand on veut voyager en temps de Covid, cette question du risque sanitaire se pose obligatoirement. Est-ce bien raisonnable, alors que l’épidémie est encore en cours et le virus actif, de rester enfermé.e plusieurs heures dans un avion avec 500 autres personnes ou de prendre le risque de contracter la maladie dans un pays qui ne bénéficie pas d’une infrastructure hospitalière très développée ? C’est une vraie question, que je me suis posée, de même que la question d’apporter le virus dans des pays qui justement n’ont pas forcément l’infrastructure sanitaire suffisante pour gérer la crise.

Concernant le risque sanitaire, ce qu’il faut savoir, et ce que j’ai constaté lors de mes voyages cet été, c’est que des mesures sanitaires drastiques ont été prises par les compagnies aériennes et les gouvernements des pays recevant des touristes. Concrètement, selon moi, il y autant de risques de contracter la Covid en voyageant qu’en allant faire ses courses, sinon moins ! En effet, le port du masque chirurgical (les masques en tissus ne sont pas autorisés) est obligatoire de l’entrée dans l’aéroport jusqu’à la sortie de l’aéroport de destination. Et le personnel de bord veille au grain, rappelant à l’ordre les passagers qui portent mal le masque. Le masque peut être retiré à bord uniquement au moment des repas. Mais là encore, le risque est minime puisque le test PCR est obligatoire pour quasiment toutes les destinations : il y a donc peu de chances que vos co-passagers soient porteurs du virus, même si le risque zéro n’existe nulle part.

Sur place, la plupart des destinations ont mis en place des mesures sanitaires rigoureuses : contrôle de la température à l’aéroport d’arrivée, à l’entrée de chaque hôtel, désinfection accrue des chambres d’hôtels et restaurants, protocoles pour limiter les contacts et respect de la distanciation physique… Alors certes, dit comme ça, ça fait un peu peur, on a l’impression que l’on va arriver dans un monde complètement aseptisé et que le virus va se rappeler à nous à chaque étape du voyage ; et ce n’est pas vraiment ce dont on a envie quand on voyage, au contraire. Mais lors de mes voyages cet été, je ne l’ai pas ressenti comme ça. Alors certes, j’ai été accueillie à Tunis par du personnel en habit de cosmonaute qui a pris ma température, et on m’avait vanté un accueil plus chaleureux des Tunisiens ! 🙂 Mais outre cela, les contrôles de température à l’entrée des hôtels sont vite intégrés à la routine du voyage, et n’empêchent vraiment pas de profiter sur place et de conserver l’insouciance du voyage ! Car il faut le dire : les gestes barrière on les a vite intégrés à notre routine quotidienne, on les applique presque par automatisme maintenant !

Enfin, toutes les mesures prises en amont et pendant le voyage sont selon moi suffisamment efficaces pour que le risque de ramener le virus dans le pays d’accueil soit quasi-nul. Il serait donc dommage de se priver de voyager pour ces raisons, en tout cas à ce jour (j’admets qu’au début de la crise cette raison me semblait complètement recevable, moins avec les moyens et mesures actuels).

Savoir lâcher prise

Le risque sanitaire étant écarté, j’ai donc pris la décision de voyager cet été, et en janvier prochain également (concrètement, dès qu’il y a une « fenêtre », j’en profite, car voyager est un besoin vital pour moi !). Je ne regrette absolument pas d’avoir voyagé en temps de Covid, mais il faut bien avoir conscience qu’il ne s’agit pas d’un voyage « normal ». A vrai dire, cela demande beaucoup de lâcher prise. Il faut accepter la possibilité de changements de dernière minute, le fait que la situation sur place ou chez nous puisse changer du jour au lendemain, avant ou pendant le voyage, que les frontières puissent fermer avant notre départ ou lors de notre présence sur place, nous obligeant au rapatriement. Par exemple, quand je suis partie en Tunisie le 3 juillet, les frontières avaient rouvert 10 jours plus tôt, et les conditions d’entrée sur le territoire ont changé 3 fois en une semaine : au début il fallait seulement un test PCR de moins de 48h, ensuite ils ont ajouté une septaine à l’hôtel en arrivant sur place, et la veille de notre départ ils ont supprimé la septaine et le test PCR ! Quand la septaine a été mise en place, la question d’annuler le voyage s’est évidemment posée, et puis nos contacts dans les hôtels sur place (ne pas hésiter à les questionner, ils sont vos yeux sur place et donc d’une grande aide) nous ont dit que le gouvernement était en train de discuter de la possibilité de supprimer cette septaine qui pénalisait le tourisme, alors on a parié sur le fait que ce serait levé, et on a bien fait ! Tout cela pour vous dire qu’organiser un voyage en temps de Covid, c’est un petit peu s’en remettre au destin ! C’est envisager un plan A, un plan B et un plan C, et puis ensuite lâcher prise et advienne que pourra ! 🙂

À ce stress concernant les modalités de voyage s’est ajouté le stress du test PCR et la grande question : « vais-je recevoir les résultats à temps pour mon vol ? » Car en effet, les laboratoires sont saturés, de plus en plus ne prennent que des patients symptomatiques (prioritaires), ou ne s’engagent pas à envoyer les résultats en moins de 72h, ce qui est problématique. Après une véritable course aux laboratoires (j’ai dû en appeler une soixantaine dans toute l’Ile de France), j’en ai enfin trouvé un qui assure des résultats en 24-48h. Depuis, il a arrêté de faire des tests pour les voyageurs lui aussi, mais j’en ai déniché un autre sur Paris, que je vous mets là, car cela peut vraiment éviter à certaines d’entre vous de stresser comme moi : il s’agit du Centre Marbeuf, dans le 8e arrondissement. La réservation se fait sur Doctolib (prendre RDV minimum 3 semaines avant pour avoir le choix des créneaux), et ils garantissent les résultats en 24-48h. Vous pouvez également vous faire tester à Orly ou Roissy, sur RDV et en présentant la preuve d’un billet d’avion (avec un départ sous 72h). En province, le choix des laboratoires est plus limité, mais pensez aux laboratoires des hôpitaux : ils sont souvent plus disponibles que les laboratoires d’analyses privés, auxquels on pense en premier !

Enfin, pour vérifier les modalités d’entrée sur le territoire des différents pays, je vous invite à consulter la page du pays en question sur le site diplomatie.gouv.fr, c’est là que vous trouverez les infos les plus fiables et les plus à jour.

Tout ce que je vous raconte, je l’ai vécu seule, donc cela n’engageait que moi. Je n’ai pas d’enfants, mais si j’en avais je ne sais pas si je me serais lancée dans cette aventure avec eux, car c’était quand même pas mal de stress… Mais en même temps, après cette deuxième vague, c’est un peu moins la panique partout, les différents gouvernements sont plus résilients face à la crise et le risque qu’un pays ferme complètement ses frontières du jour au lendemain, sans laisser le temps aux gens sur place de rentrer chez eux (comme ça a été le cas au Maroc en mars par exemple), est peu probable. Cet été, il s’agissait des premières réouvertures de frontières, les gouvernements étaient flippés, hésitants, et changeaient d’avis tous les 2 jours… Aujourd’hui les frontières sont rouvertes depuis plusieurs mois dans une cinquantaine de pays, la situation est plus stabilisée, et les pays qui vont rouvrir dans les prochains mois pourront bénéficier des retours d’expérience de ceux qui ont déjà rouvert, donc cela va aller en se stabilisant encore plus. De quoi se rassurer quand on veut voyager en famille ! 😉

Découvrir la planète loin du tourisme de masse

Parce que voyager en temps de Covid, ce n’est pas QUE stressant ! C’est aussi et surtout un vrai plaisir, un vrai kiff, qui vaut la peine de stresser un peu avant 🙂 Lors de mon voyage en Tunisie, nous n’avons croisé AUCUN touriste. Zéro, walou, nada. Incroyable, dans un pays réputé pour son tourisme de masse… Sur l’île de la Réunion, idem, nous avons croisé très peu de touristes et avons organisé notre voyage à la dernière minute, là où d’habitude il faut réserver ses gîtes et hébergements plusieurs mois à l’avance… Voyager en temps de Covid, j’ai presque envie de dire que c’est un vrai luxe, le luxe d’avoir des sites d’habitude bondés de monde pour soi, de vivre des moments magiques, seul.e au Monde, de faire des photographies sans personne dessus (ça va parler aux photographes parmi vous 😉 ), d’être accueillis à bras ouverts (façon de parler hein, distanciation physique oblige) par la population et d’avoir un contact beaucoup plus authentique avec les locaux.

Ca aussi, c’était une de mes craintes avant de partir : que les locaux nous fuient par crainte que l’on ait ramené le virus avec nous, que l’on n’ait pas les mêmes contacts avec les gens, que la Covid instaure une distance entre nous… Et en fait pas du tout ! Les gens sont vraiment hyper heureux de voir les touristes revenir. En Tunisie, les gens nous demandaient si on était résidentes, persuadés que les frontières étaient encore fermées, et quand on leur répondait que nous étions touristes, leurs yeux s’illuminaient, nous avions l’impression d’être attendues comme le messie ! Il faut dire que beaucoup de pays vivent du tourisme et que la situation économique est de ce fait très compliquée un peu partout… En voyageant en temps de Covid, j’ai aussi eu l’impression de faire du tourisme utile, de dépenser mon argent là où il y avait de vrais besoins. Nous nous sommes arrêtés boire du thé dans tous les petits cafés que nous croisions sur notre route et avons acheté des babioles dans chaque boutique ! Ce n’était pas grand-chose pour nous, et pour eux c’était le premier dinar qu’ils touchaient depuis des mois, annonciateur de jours meilleurs…

J’ai adoré mes voyages en Tunisie et sur l’île de la Réunion, et je sais que je vais adorer le Maroc en janvier. (Re)découvrir ces pays sans le tourisme de masse, avec des tarifs plus qu’avantageux en prime, c’est une vraie chance que je mesure, et dont j’ai envie de profiter avant que la vie ne reprenne son rythme effréné…


Cet article a été rédigé par Leslie, qui a créé le blog Les Petites Jambes. Pour retrouver ses aventures, filez sur son site !

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