Cap Vert

Voyage équitable et solidaire au Cap Vert

les exploratrices en voyage équitable et solidaire au cap vert

Je n’étais jamais partie dans un voyage de groupe déjà organisé (et pas par moi !). 15 jours avec 5 inconnus, dans un pays que je ne connaissais pas : le Cap Vert. Pari risqué ?

Quand je voyage en Afrique, je le fais avec des personnes originaires des pays que je veux visiter, pour une immersion totale, en toute simplicité. C’est comme ça que j’ai pu visiter le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, etc. Mais quand on voyage seule, on peut avoir plusieurs blocages avant même de prendre son billet d’avion (sécurité, confiance, place de la femme sur place, etc.). Je me demandais : comment faire pour ne pas passer à côté de la culture locale, tout en ayant un impact positif sur place ? Et c’est Rencontres au Bout du Monde (RBM) qui m’a donné la réponse (du moins, une partie). Pour en savoir plus sur le tourisme équitable et Rencontres au Bout du Monde, je vous invite à vous rendre à la fin de cet article !

Pourquoi le Cap Vert ?

Le Salon Mondial du Tourisme, le point de départ

Lorsque j’ai participé au Salon Mondial du Tourisme à Paris, en mars 2023, pour représenter Les Exploratrices, une destination m’a appelée : le Cap Vert. Je ne m’y étais jamais intéressée, probablement à cause des reportages sur les îles de Sal ou Boa Vista, qui me donnaient une image d’hôtels resort et de fête H24 ! J’ai pris un peu de documentation, j’ai parlé avec 2-3 personnes. La graine était semée ! Ca vous fait ça, vous aussi ?

Rencontres au Bout du Monde, le passage à l’action

Alors quand, quelques semaines plus tard, nous avons été contactées par RBM, je l’ai vu comme une synchronicité parfaite : j’irai explorer le Cap Vert cette année ! Ce voyage chez l’habitant au Cap Vert a eu lieu dans le cadre d’une campagne de communication visant à promouvoir le tourisme équitable et solidaire, menée par l’ATES (Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire), et les agences labellisées Tourisme Equitable : Rencontres au Bout du Monde, Endallah et Les Nouvelles Terres. Je vous invite à les découvrir si vous cherchez des agences de voyage au plus proche de la nature et de l’humain.

Avant d’entrer en immersion dans mon voyage au Cap Vert, je voulais le résumer en une phrase :

J’ai vécu une aventure itinérante en milieu rural, au plus proche des habitants et de leurs modes de vie, avec un impact positif sur place, afin de rencontrer d’autres cultures et d’apprendre encore plus sur moi.

Fanny

Mon circuit au Cap Vert : Sao Vicente, Santo Antao et Santiago

Partir au Cap Vert – infos pratiques

Partir au Cap Vert en juillet, c’est partir juste avant le début de la saison des pluies (août à janvier), donc ne pas voir les paysages verdoyants que nous avons pu voir en photos. Par contre, nous n’avons croisé que peu de touristes, la haute saison commençant plutôt à partir d’octobre. Le pays est composé de 10 îles, dont 1 non habitée. Les îles se divisent en deux groupes : les îles au vent (dont Sao Vicente et Santo Antao font partie), et les îles sous le vent (dont Santiago et Fogo font partie).

Le Cap Vert a beau se situer géographiquement sur le continent africain, je me suis beaucoup plus sentie en Amérique du Sud, et notamment au Brésil. D’ailleurs, j’ai appris qu’il s’appelait ainsi car c’est le pays le plus proche de la Presqu’île du Cap Vert au Sénégal. Pas besoin de vaccin contre la fièvre jaune, pas besoin de prendre d’anti-palu, très peu de moustiques, pas de serpents (lol), autant d’éléments importants à évoquer à mon sens ! L’eau n’est pas potable, il n’y a pas besoin d’adaptateur pour vos chargeurs et le décalage horaire n’est que de -2h l’hiver et -3h l’été. Vous aurez besoin de faire votre demande de visa en ligne en cliquant ici (coût : 31 € à juillet 2023). C’est bien d’avoir du liquide sur vous car vous pourrez, dans certains endroits, payer en euros ; sinon en escudos ou en carte bancaire.

L’île de Sao Vicente : stop incontournable pour visiter Mindelo et prendre un ferry pour Santo Antao

Le Cap Vert dénombre 4 aéroports internationaux, dont celui de Sao Vicente, où nous avons atterri. Il n’y a pas de vols directs depuis la France (nous avons fait un stop à Lisbonne), mais le trajet se fait très bien.

Le stop sur Sao Vicente est nécessaire pour se rendre sur l’île de Santo Antao, qui n’est pas desservie par un aéroport. Cela nous aura permis de visiter la ville de Mindelo, la capitale culturelle du Cap Vert. Celle qui a fait rayonner cet archipel dans le monde entier grâce au talent de la chanteuse de morna, Cesaria Evora. Cette dernière a franchi plusieurs barrières de la société capverdienne, notamment par son style de vie et son côté libre et rebelle. Elle chantait des chansons qui donnaient espoir et courage aux femmes capverdiennes. Vous connaissez très certainement la très célèbre chanson « Saudade » : cela veut dire se languir, la nostalgie, le manque du pays (et des gens qu’on laisse derrière soi).

Visiter Mindelo

A Mindelo, voici les endroits que j’ai le plus aimé :

  • Le sunset au bord de la marina à manger des mangues locales
  • Le restaurant « Le goût de Grills » pour sa cuisine et sa vue imprenable sur la mer
  • Le centre culturel de Mindelo pour l’atmosphère qui y règne mais, aussi et surtout, parce que j’ai eu la chance d’assister à une répétition du pianiste et chanteur Dieg, connu au Cap Vert grâce, notamment, à sa femme chanteuse, Fattu Djakité.
  • Le marché couvert (montez à l’étage pour observer la vie tranquille et les stands bien présentés)
  • Le concept store Cap Vert Design qui met en avant l’art local contemporain.

A noter : ce voyage étant entièrement organisé, je n’ai jamais été seule. Mindelo est plutôt tranquille niveau sécurité, mais prenez vos précautions le soir. Notamment, évitez d’avoir une grosse somme d’argent sur vous ou encore votre passeport. Je pense également que je serais passée complètement à côté de l’intérêt de Mindelo sans les rencontres prévues ou improvisées que notre guide Josimar permettait.

L’île de Santo Antao : nature, montagne et villages de pêcheurs

Santo Antao, mon coup de cœur

Enorme coup de cœur pour cette île au cœur sauvage. Le sud est volcanique, avec un paysage lunaire. Le nord est un enchaînement de vallées encaissées, de terrasses cultivées, avec beaucoup plus d’eau. L’ouest n’est accessible qu’en bateau (la route principale qui fait le tour de l’île s’arrête à Tarrafal de Monte Trigo) et c’est là qu’il y fait le plus chaud. Pour sillonner l’île, nous avons emprunté la route côtière qui remonte du sud vers le nord et date de 2009. Nous avons également pris la route de Corda, construite par les Portugais en pierre basaltique, achevée en 1969 (15 ans au total), qui passe par le centre de l’île sur 37 km, du nord au sud, passant de 0 à 1450 m d’altitude. Impressionnant !

Allez-y si, comme moi, vous aimez les randonnées et la nature. Ce n’est pas une île « balnéaire », même s’il est possible de se baigner à différents endroits. On y croise d’ailleurs régulièrement des Français, plus que sur l’île de Santiago.

Comme je le mentionnais plus haut, Santo Antao n’a pas d’aéroport. Pour la rejoindre, il vous faudra prendre un ferry depuis le port de Mindelo. La traversée se fait à heures fixes et les horaires sont respectés. Elle dure 1h15 environ et vous arrivez dans le sud de Santo Antao, à Porto Novo.

Santo Antao est la 2ème île du Cap Vert, après Fogo, en terme d’altitude (le sommet de l’île culmine à 1979 m). 75% de la terre est cultivée sur cette île (difficile à observer pendant la saison sèche tant tout parait aride à certains endroits).

Séjour chez l’habitant

Sur cette île, avec notre guide local francophone Josimar, nous avons fait 4 stops majeurs et l’avons parcourue du nord au sud et d’est en ouest. Enfin, pas littéralement puisque, comme je l’expliquais, la montagne en son centre rend certains accès plus compliqués ! Cette partie du séjour avec Rencontres au Bout du Monde est entièrement chez l’habitant et est organisée par Caritas (la Croix Rouge au Cap Vert), qui finance des projets qui concernent la pauvreté et la sécheresse.

Ainsi, nous avons séjourné à Fontainhas (un village à flanc de montagne, que nous avons rejoint à pied depuis le chemin d’écoliers qui part de Ponta do Sol), à Pico da Cruz (mon endroit préféré, où l’on est parfois au-dessus des nuages et l’air y est frais), à Agua das Patas à Norte (un minuscule village reculé dans les montagnes, que l’on rejoint après 1h15 de piste), et à Monte Trigo (un village de pêcheurs – notamment, ils pêchent la langouste ! – que l’on ne peut rejoindre qu’en bateau depuis Tarrafal de Monte Trigo).

Les conditions de vie chez l’habitant varient. Certains villages sont raccordés à l’eau et au réseau de téléphonie national, d’autres pas du tout et on remplit des seaux au puits pour se laver ou encore cuisiner. La vie rurale est rude et tellement dépendante des conditions climatiques que cela nous ramène à l’instant présent, à la contemplation, à l’échange de sourires complices, à la terre et aux animaux. On observe aussi que les jeunes quittent l’île pour leurs études ou le travail. D’ailleurs, j’ai appris qu’il y avait deux fois plus de Cap Verdiens en dehors du Cap Vert qu’il n’y en a dans le pays…

L’île de Santiago, la plus « africaine » des îles du Cap Vert

Plus peuplée (elle accueille la moitié de la population cap-verdienne), l’île de Santiago est souvent moins prisée par les touristes, qui lui préfèrent l’île de Fogo et son célèbre volcan, ou les îles de Sal ou Boa Vista. Néanmoins, j’ai beaucoup aimé y séjourner, en étant chez l’habitant et accompagnée de notre guide Kiddy, car ça n’a rien à voir avec Sao Vicente et Santo Antao (même leur langue est différente ^^).

L’histoire débute ici

Se rendre sur Santiago, c’est plonger au cœur de l’histoire du Cap Vert, et notamment son passé de tête de pont de la traite esclavagiste transatlantique. Cidade Velha (ex Ribeira Grande) fut la première ville coloniale construite par les Portugais au 15ème siècle et, même s’il y a peu d’archives, on peut visiter la forteresse de Sao Filipe ou encore voir les vestiges de la cathédrale, érigée par les Catholiques pour baptiser les esclaves venant d’Afrique subsaharienne afin de les vendre plus cher au marché… Puis j’ai eu du mal à respirer en visitant le camp de concentration de Tarrafal (Chao Bom), construit au 20ème siècle et me rappelant à quel point l’Homme peut être mauvais. Bref, c’est un passage à mon sens incontournable pour comprendre le contexte historique dans lequel nous nous rendons en tant que touriste, et ainsi mieux comprendre la culture, la musique et la danse (morna, batuk, funana, etc.), la gastronomie… Santiago est considérée comme « la plus africaine » des îles du Cap Vert car de nombreux esclaves ont pu se sauver et se retirer dans les montagnes, recréant ainsi leur façon de vivre, refusant le métissage et la servitude.

Visiter l’île de Santiago, c’est aussi vivre à la campagne et à la montagne, rencontrer ses habitants, notamment à Longueira où nous avons séjourné avec les femmes du village pendant 3 jours / 2 nuits, se baigner à Tarrafal (au nord) et observer ses superbes couchers de soleil.

La ville de Praia

2 bonnes adresses à Praia, la capitale de Santiago :

  • La Churrasquaria Dragoeiro dans le quartier Santo Antonio
  • Osteria N.3 : un bar-restaurant assez chic, sur la plage de Quebra Canela (y aller pour boire un verre au coucher du soleil)

Si vous avez du temps…

Deux îles que je souhaiterais visiter quand je reviendrai : Fogo (d’ailleurs Rencontres au Bout du Monde le proposait en extension) pour faire l’ascension du Pico de Fogo, et Sao Nicolau, pour ses randonnées, ses falaises et ses plages !

Extraits de mon carnet de voyage

 » Voilà 9 jours que je suis arrivée au Cap Vert dont 8 sans connexion Internet ! Une déconnexion pas forcément anticipée mais qui permet tellement une immersion profonde dans le voyage, afin d’être présente à ce qui est, ici et maintenant. Les lieux, les odeurs, les conversations, entre voyageurs et avec les locaux.

Les personnes qui participent aux séjours équitables et solidaires se reconnaissent par leurs valeurs empruntes de curiosité, partage, rencontre, donner & recevoir, simplicité et bienveillance. Ce ne sont pas des touristes, ce sont des voyageurs.

Moi qui ai eu l’occasion d’organiser des voyages pendant de nombreuses années de ma vie, j’ai été agréablement surprise de participer à cette expérience humaine équitable et solidaire et d’entendre des guides et des familles satisfaits de leur rémunération, et heureux de nous le partager ! Nous avons beaucoup échangé sur le soin apporté à la notion de tourisme solidaire, de l’impact du tourisme, etc. Des discussions enrichissantes, sur fond de morna ou batuk ! « 

Notes culturelles et littéraires

Le dernier jour, j’ai demandé à Kiddy de me partager ses références en termes de musiciens / chanteurs / auteurs cap-verdiens. Je vous partage tout ici en vrac :

Lecture :

  • Pedro Cardoso (auteur)
  • Claridad (littérature)

Musique :

  • Paulino veira
  • Ildo Lobo
  • Bana
  • Katchas (funana)
  • Kode di donda
  • Nhonho Landin
  • Meyra Andrade (je l’adore !)
  • Lura
  • Mariana Ramos
  • Sandra Horta
  • Titu Paris
  • Elida Almeida
  • Teresa Tradicao de terra
  • Et, bien sûr, Cesaria Evora

Tout savoir sur le Tourisme équitable

L’ATES

L’ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire) est un réseau professionnel d’acteurs et de
spécialistes du tourisme équitable et solidaire, créée en 2006, et composé de plus de 30 membres. C’est la référence du tourisme équitable et solidaire en France et dans le monde. Elle est le porte-parole d’un autre tourisme, basé sur les rencontres et l’échange avec les peuples, et les cultures du monde entier. L’ATES définit et délivre le Label Tourisme Équitable aux opérateurs sur une base de 57 critères en termes d’équité et de solidarité.

Rencontres au Bout du Monde

Rencontres au Bout du Monde, agence de voyage équitable 100% digitale, créée début 2000 (son fondateur, Patrick Wasserman était clairement un précurseur du concept de « digital nomad ») est un membre fondateur de l’ATES. RBM propose des séjours au plus proche des populations et de la nature, principalement en Asie, mais également en Europe, au Cap Vert, à Cuba et au Pérou.


Merci à mes co-voyageurs Emmanuelle, Marielle, Coraline, Laurence et Eric. Merci à mes guides formidables Josimar (et Anaisa !) et Kiddy. Et, enfin, merci à Clémence et Patrick de Rencontres au Bout du Monde pour leur confiance.

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