« J’en ai marre de mon job »
Qui ne s’est pas dit un jour « j’en ai marre, je vais changer de job, je m’ennuie » ou « si je quittais mon job, je serais bien mieux« . Je ne vais pas jouer les paternalistes coincés dans leur sécurité. Je ne vais pas vous parler des 9,7% de taux de chômage et des 23,7% de chômage des jeunes (données à avril 2017). Je ne vais pas non plus vous dire que « l’herbe n’est pas plus verte ailleurs« . Non.
Par contre je ne vais pas vous mentir : oui j’ai voulu changer de job, tout quitter. Oui j’ai mis beaucoup de pression sur celui-ci et sur ma DG et non ce n’est pas la bonne manière car vous seul(e) pouvez changer de job en changeant le regard que vous portez sur lui. Vous seul(e) pouvez choisir s’il est intéressant, dynamique ou pénible à mourir ! Comment ? En vous réinventant et le réinventant par la même occasion ! Et c’est ce que j’incite mon équipe à faire au quotidien !
Les étapes ci-dessous sont fonction du degré de flexibilité des personnes et du secteur dans lequel vous vous trouvez, bien évidemment ! Je me suis servie de mon expérience personnelle pour vous proposer 3 étapes qui ont marché pour moi. A la fin, je vous donne quelques pistes pour trouver de la motivation en dehors de votre job, si ce n’est pas possible de faire bouger les lignes.
3 étapes pour retrouver de l’intérêt dans votre job
1ère étape : communiquez !
Vous avez des idées, qu’elles soient saugrenues ou génialissimes : parlez-en à votre hiérarchique (ou à vos collègues si vous êtes plus à l’aise comme ça !). Sachez faire sauter les verrous de votre N+1 tout en le/la rassurant sur ses craintes.
Il n’y a pas d’idée révolutionnaire : il y a des gens qui rencontrent des problèmes et mettent en place des solutions. Il y a un timing propice. Il y a un besoin à ce moment-là. Ne mettez pas trop de pression sur votre idée. Parfois une toute petite idée peut changer beaucoup de choses, et pourquoi pas amener à une autre idée plus grande ! Mais il faut bien commencer par quelque chose ! Et commencer par quelque chose c’est en parler autour de vous. Ainsi, vous allez donner une forme à votre idée. La matérialiser par les mots, c’est déjà un premier pas ! Ne doutez pas de vous en dénigrant votre idée.
Exemple personnel :
Contexte : La société pour laquelle je travaille est spécialisée dans l’organisation de voyages de veille concurrentielle pour les acteurs de la grande distribution. Mon équipe traque les nouveaux concepts du commerce, crée sur mesure et accompagne des voyages thématiques et stratégiques pour les Comités exécutifs.
Mon idée : Utiliser notre photothèque mondiale afin de créer des conférences sur le retail d’1h à 1h30, très visuelles, permettant de faire voyager mes clients à travers une quinzaine de pays dans le monde sur une thématique donnée et de leur faire partager ma connaissance terrain des concepts présentés. Cela allait me donner une corde de plus à mon arc, me motivant sur un nouveau projet et testant de nouvelles compétences, et allait dans le sens de l’expertise de ma société, nous positionnant de manière positive auprès de nos clients.
Le frein de ma chef : Que cela me prenne trop de temps, que ça cannibalise notre cœur de métier (l’organisation de voyages).
Ma réponse : Cela ne le sera pas, je connais mes priorités, cette activité restera minime pour notre société mais une belle vitrine auprès de nos clients et un bon outil de communication.
2ème étape : agissez !
Avoir l’idée n’est pas l’étape la plus difficile. La communiquer clairement en sachant rassurer sa hiérarchie l’est un peu plus. Il s’agit à cette étape de mener à bien un projet intrapreneurial. Il faut donc mettre en place un plan d’action, un rétroplanning des tâches à mener, identifier les contacts, se focaliser sur ses priorités. Cette étape demande de l’organisation, de l’énergie aussi. C’est à l’issue de cette étape que vous saurez si c’est fait pour vous, si ça vous a apporté quelque chose personnellement et si ça a été bénéfique pour votre entreprise. C’est un peu du lean startup. Dans cette période, vous travaillerez plus (mais c’est de votre fait) et vous ne gagnerez pas plus. Il faudra savoir être patient.
Exemple personnel :
Si je continue sur mon exemple ci-dessus : après avoir eu l’accord de ma hiérarchique, j’ai testé l’idée sur un de mes clients avec qui j’ai un bon relationnel. Il a tout de suite accroché. J’ai fixé quelques thématiques d’intérêt, défini un format, proposé un prix. Et hop, c’était parti. J’ai toujours su que j’aimerais faire ça : prendre la parole en public en tant qu’expert, apporter quelque chose de nouveau, savoir que mes conseils ont un impact à un niveau stratégique.
3ème étape : récoltez !
C’est la dernière étape avant le déploiement. Il s’agit là de chiffrer les résultats, obtenir des retours de clients / de collègues (en fonction de ce que vous avez mis en place) et de présenter les résultats à votre hiérarchique. Si les résultats sont concluants, et que vous avez envie de continuer votre projet, vous aurez réussi votre challenge. Vous aurez l’aval officiel de votre hiérarchie, vous serez (re)motivé par votre job, vous pourrez passer au déploiement ou passer à un autre projet si vous êtes, comme moi, un serial intrapreneur 🙂 Vous pourrez même, en fonction de ce que vous avez mis en place et fait gagner à l’entreprise, récolter quelques fruits.
Et si jamais les résultats n’ont pas été concluants ? Ce n’est pas grave ! Albert Einstein disait : « il n’y a pas d’échec, il n’y a que des abandons« . La France ne valorise pas l’échec. C’est pourtant la meilleure des leçons de la vie. La plupart des personnes ne passent pas la 1ère étape car elles ont peur de l’échec. Elles nourrissent des envies d’entrepreneuriat mais n’osent pas. Mais qu’est-ce qui est pire ? Essayer, échouer et recommencer différemment en en sortant grandi ou ne pas essayer par peur de rater, de se faire détruire son idée et s’en vouloir toute sa vie, devenant limite aigri, trouvant de l’injustice partout et étant incapable de booster un projet autour de soi ?
Exemple personnel :
J’ai donné ma 1ère conférence gratuitement. Il s’agissait à la fois d’un test pour moi (allais-je aimer ? Le format allait-il plaire ? Apportait-il vraiment quelque chose à mon client ?), mais aussi pour mon client, un partenariat win-win. On aurait pu s’en tenir là et personne ne l’aurait mal pris. Il s’agit là d’une preuve d’honnêteté. Mais les deux parties ont apprécié et nous avons mis en place un planning de conférences qui sont facturées à mon client en fonction de ses besoins. Une 3ème conférence est dans les tuyaux. J’ai pu commencer à prospecter auprès de nouveaux clients et les retours sont très positifs.
Ce que ça m’a apporté
Il faut croire en soi et faire confiance à sa hiérarchie, savoir saisir les opportunités où elles sont et passer à l’action rapidement, avec une honnêteté envers soi et ses interlocuteurs pour avoir le soutien nécessaire en cas d’échec.
Quand il n’est pas possible de faire de l’intrapreneuriat, allez chercher ailleurs votre « respiration »
Mais parfois, il n’est pas possible de mener à bien des projets en mode intrapreneuriat. Tout simplement parce que votre métier ne le permet pas ou que ce n’est pas dans l’ADN de l’entreprise. Que faire alors ? Ne pas passer à l’action ? Non ! Changer de job ? Tout dépend de ce que vous pensez de votre métier et de votre entreprise !
Il y a plein d’autres possibilités de mener des projets en dehors de son entreprise, permettant de mettre moins de pression sur son job, sans pour autant devenir salarié ! Si votre métier vous plaît mais que vous ne pouvez y apporter un souffle nouveau, vous pouvez mettre vos idées en lumière en dehors ! Rejoindre ou créer une association ? Donner des cours ? Monter un projet de jardin communautaire ? Faire du volontariat ? Etre contributrice pour un blog ou pigiste pour un journal / magazine ?
Cherchez au plus profond de vous : qu’est-ce qui vous donne du plaisir et que vous accepteriez bien volontiers de faire gratuitement ? C’est ce qui vous nourrira et vous satisfera pleinement !
C’est d’ailleurs par quoi j’avais commencé, fin 2015, quand le projet Les Exploratrices a vu le jour avec Ornella. Je suis allée trouver la « respiration » dont j’avais besoin et la coupure nécessaire avec mon métier très prenant, dans ce projet. J’ai retrouvé de l’énergie (que je ne pensais plus avoir !) pour brainstormer, écrire, rencontrer, explorer, réfléchir, motiver et fédérer. Je le faisais gratuitement (c’est toujours le cas !!) et sur mon temps libre. Je n’ai pas mis de pression sur ce projet car j’y croyais tout simplement et il a un bel avenir !
Alors les filles (je m’adresse aux filles qui passent à l’action quand elles sont sûres à 140% de leur idée !!), passez à l’action, faites ce qui est bon pour vous et n’oubliez pas : l’énergie crée l’énergie, et vous attirez ce à quoi vous pensez le plus souvent.
1 commentaire
Cécile
25 mai 2017 at 20 h 18 minSalut. Ton article tombe à pic ! En ce moment, ce n’est pas la joie au boulot, mais comme tu l’as dit, il faut communiquer. Je pense que c’est le plus important !