Comme tout le monde, et depuis maintenant un bon bout de temps, voire une éternité pour certain.e.s, nous sommes confiné.e.s. Le confinement… un truc qu’on n’aurait jamais imaginer vivre un jour, il n’y a que dans les séries sur Netflix que ça peut arriver… Et bien non, Boum, choc émotionnel pour certain.e.s, abus/incompréhension pour d’autres, ce Covid-19 nous a fait entrer dans un tout nouvel univers, sans précédent. Et il nous force à revoir notre façon de vivre, de travailler et/ou d’étudier.
Dans le pays des libertés, le confinement bouscule tout, vraiment tout, avec une saveur et très particulière : on modifie tout (ou presque) : ses journées, son rythme, on se crée de nouveaux rituels/habitudes, on les adapte, on gère le quotidien différemment, on revoit sa vision des choses simples de la vie, on voit s’envoler certains projets, ses envies, etc. On (ré)apprend à vivre autrement, ensemble, en fait.
Mais comment aborder cette parenthèse si particulière ?! Et pourquoi remercier aujourd’hui le confinement, qui semble pourtant déplaire à la majorité des gens ?!
Qu’y-a-t-il dans ma tête qui ne tourne pas rond pour que je puisse avoir envie de remercier cette période si inédite ? Cette question, je me la suis longuement posée en voyant que la grande majorité d’entre nous n’attend qu’une chose : le déconfinement et que les jours paraissent difficiles à vivre.
Dès le premier jour, j’ai décidé de m’y faire et de l’accepter. Je me suis demandée : Ai-je le contrôle sur cette situation ? Est-ce que je maitrise ce qu’il se passe ? La réponse est venue comme une évidence : non, tout ceci s’impose à nous. Alors, comment faire pour y trouver du positif, vu que je n’ai pas choisi d’être confinée chez moi ? La réponse que j’ai trouvé est la suivante : je peux maitriser uniquement mes pensées et mes émotions.
Comme le dit si bien, Clotilde Dussolier, du podcast ‘Change ma vie’, qu’en passant je vous recommande vivement : « Nos pensées créent notre réalité« . Les évènements sont neutres, ils ne sont ni positifs, ni négatifs; ce sont nos pensées qui transforment ces évènements en des aspects positifs ou négatifs. Concrètement, prenez un même évènement, le confinement donc, et vous obtiendrez autant de réalités/gestions/aspects émotionnels/pensées qu’il y a de personnes qui le vivent.
Alors, comment en arriver toutefois à faire preuve de gratitude ?
Et bien, le confinement m’a ouvert les yeux, m’a permis de revenir aux bases et de me montrer aussi que dans cette horrible crise sanitaire/économique/sociale, il y a toutefois des éléments positifs.
Profiter du Présent
Ah le moment présent… en développement personnel, on en parle tout le temps, et on invite vraiment à y apporter notre attention. Or dans une vie à 100km/h, très souvent dans le stress et la course pour tout, on rate le coche. Oui, car on court après le temps, on court après le prochain projet, le prochain voyage, le prochain diner entre amis, le week-end, etc. Nous sommes tout le temps en train d’imaginer des projets, de voir ce que sera demain/après-demain, de toujours vouloir l’après, que le moment venu il est difficile de se focaliser dessus.
Alors, cher confinement, merci ! Merci de me permettre de profiter au jour le jour. Cette incapacité temporaire à pouvoir se projeter sur tous projets m’invite à me focaliser uniquement sur le moment présent, sur le moment que je vis : en famille, en travaillant de la maison, en galérant sur certaines choses, en gagnant en aisance sur d’autres. Tous ces moments, que je les vive comme positif ou compliqué, m’apprennent beaucoup sur moi, me surprennent et me permettent d’être totalement présente dans le moment en question.
Favoriser le local
Je ne suis pas forcément de base une adepte du local, c’est à dire qu’en courant partout dans la vie, je ne portais avant que peu d’attention au fait de devoir acheter local, en circuit-court. Cela ne faisait pas partie d’une « évidence » pour moi, j’allais simplement à la facilité pour mes achats. Le fait d’avoir du mal à faire ses courses, de ne pas avoir de créneau de livraison, se rendre compte que pour tous les petits acteurs il est difficile de continuer une activité, cela force au début à trouver d’autres solutions, et donc finalement à contacter le maraicher, le fromager du coin, le boucher ou tout autre acteur local. Ce qui m’a permis de réaliser que la filière courte est superbe, et que manger local et de saison, nous permet de nous régaler, tout en permettant aux petits acteurs locaux de continuer leur activité. Voici une chose qui s’est installée dans ma vie et qui continuera à la sortie de la crise et du confinement.
Gagner en qualité de vie
Fini le stress des transports en commun (si tu habites en région parisienne, tu connais…), fini la course contre la montre, fini d’être dans le speed dès le matin pour déposer mon fils à la crèche puis courir au bureau, et le soir courir à la maison pour espérer voir mon fils avant qu’il se couche. Avant le confinement, cette vie n’était pas un choix mais bien quelque chose qui s’imposait à moi et ma famille. Dorénavant, je peux enfin gagner en sérénité, en qualité de vie et je gagne 2 à 3h par jour rien que pour cela. L’occasion d’utiliser mon temps autrement, de profiter en famille, de voir mon fils grandir et s’émerveiller sur tout, de pouvoir apprécier les petites choses de la vie.
Notre cerveau a aussi tendance très naturellement à porter son attention vers ce qui manque ou ce qui ne convient pas. Il se porte facilement sur les aspects négatifs (les biais), car cela le rassure et le conforte dans ses reflexions. Du coup, notre cerveau va plus facilement se porter sur les étapes du futur, celles qui pourraient faciliter et combler ce qui manque, pensant qu’on appréciera mieux ensuite… Grossière erreur:) Et le confinement nous force à nous poser, force notre cerveau à faire avec ce que l’on a, à apprécier ce que nous voyons, ce que nous avons, ce qui est à disposition, et ça c’est un point positif énorme.
Etre plus proche de ses proches au final
Alors oui la dimension physique, le toucher, la possibilité d’être physiquement avec nos proches nous manquent, mais je n’ai jamais fait autant d’apéro via Zoom, autant de Facetime, passer autant d’appels ou reçu autant de messages. Le confinement m’a amené à donner et prendre davantage de nouvelles de mes proches, et même un peu plus éloignés, d’amis de la famille m’ayant vu grandir par exemple. L’envie de m’assurer que mon entourage va bien, de prendre quelques nouvelles, de passer un coup de fil pour aussi faire plaisir à quelqu’un qui est seul chez soi, et discuter pendant un moment, ces échanges n’ont pas de prix. Et comme nous n’avons pas grand chose d’autres que le quotidien à nous raconter, on en vient à des discussions plus profondes et plus humaines que celles d’avant où l’on racontait ou écoutait les projets/exploits/voyages/anecdotes des uns et des autres.
Ce que le confinement m’apprend ? Qu’il est bon d’arrêter de se plaindre, de profiter de la vie même enfermée sans extérieur. Remercier la vie et réaliser qu’il y en a qui triment vraiment.
L’après ? Même si le 11 Mai est sur les lèvres de tout le monde, pour ma part je préfère profiter de cette parenthèse que m’offre la vie pour réaliser que j’ai beaucoup de chance, la chance d’être en bonne santé, la chance que ce soit de même pour ma famille et mes proches et la chance de simplement devoir rester chez moi pour aider à combattre ce virus. Et puis il faudra apprendre à vivre avec celui-ci pour encore longtemps, je verrai le moment venu comment j’aborde la suite. Je continuerai de teletravailler et de garder mon fils de 10 mois à la maison avec le Papa. Les projets de voyage ? Et bien, ils sont remis à plus tard, c’est comme ça, au final à quoi ça sert que de se morfondre là dessus, à part s’envoyer à soi-même des ondes négatives.
Je suis intimement persuadée que ce temps de confinement nous aura fait changer sans que l’on s’en rende vraiment compte. Pour ma part, je suis passée d’un mode de rythme de fou au calme. J’ai juste à coeur de garder cela en ayant plus de temps en famille.
Note : Je ne parle ici que de mon cas, qui ne représente certainement pas la majorité française et qui ne met pas en avant les inégalités que ce confinement accentue ou les difficultés que cela engendre pour de nombreuses personnes. Je travaille depuis chez moi, je suis DRH chez un éditeur de logiciel comptant 150 personnes dans 5 pays, je suis maman d’un petit garçon de 10 mois qui fait actuellement ses dents; en couple avec le papa, qui lui est en arrêt de travail pour garder notre fils pendant que je travaille. Nous vivons tous les 3 dans un 2 pièces de 50m2, proche de Paris. Bon, un petit balcon n’aurait pas été de refus, mais nous vivons bien, nous sommes une team cool, no stress, et avons à coeur de ne pas ‘sombrer’ dans la vision négative des choses.
Même si je ne représente pas la majorité, j’ai décidé d’aborder le confinement autrement, de manière positive, ce qui parlera peut-être à d’autres personnes, même vivant une situation différente.
Il est impossible de faire un article sur ce sujet sans remercier les travailleurs en première ligne, comme les travailleurs dans l’ombre. Un immense merci à toutes ces personnes qui sauvent des vies, qui s’affairent pour rendre le quotidien moins compliqué, les personnes qui travaillent d’arrache pied dehors, au risque de choper ce mini truc pas commode et qui sont sur tous les fronts, les bénévoles qui aident à faciliter les choses et rendre des situations personnelles moins douloureuses; etc. Toutes ces personnes, nous ne les remercierons jamais assez ! J’espère que les applaudissements à 20h dureront bien après le 11 Mai, car ce combat est loin d’être fini.
1 commentaire
Amandine Bertrand
4 mai 2020 at 13 h 56 minEnfin un article qui fait écho à ma façon de voir les choses en ce moment! Oui, le confinement a du positif. Et beaucoup même. L’état d’esprit est important, il faut parvenir à le mettre en place, mais une fois qu’il y est, c’est une libération. La vie ralentit pour revenir au présent. Notre attention se recentre vers ces valeurs et ces personnes qui sont importantes pour nous. Notre corps se relâche de toute cette tension habituelle que nous procure nos modes de vie.
Moi non plus, je ne représente pas la majorité de la population. Je vis seule dans un appartement en ville (Liège en Belgique), en télétravail. Mes parents, mon frère et ma grand-mère vivent ensemble à la campagne et se portent bien. Mais, peu importe la situation, je suis persuadée qu’il y a moyen de vivre cette situation de façon positive.
Merci pour ce partage!