Décider d'être heureuse Surmonter les difficultés Voyage Intérieur

Vis mon confinement : ce que le confinement nous apprend sur nous

healing art pendant le confinement

Toi qui nous lis, tu as peut-être déjà commencé à parler à tes murs et aux objets de ton apartement. Tu es peut-être passé.e de « j’suis ultra motivé.e » à « j’suis une loque », tu as peut-être ri aux éclats et pleuré sans savoir pourquoi… et c’est ok ! Ce qui se passe actuellement et, à une plus grande mesure, dans l’Univers, nous impacte forcément… Tu as le droit de ressentir toutes ces émotions. C’est même une bonne chose car ce confinement te montre de la manière la plus claire ce que tu dois travailler sur toi. Cette période est propice à faire ressortir nos plus grandes peurs et nous n’avons pas de possibilité d’y échapper ! J’aimerais te proposer 3 vidéos à regarder, pour nourrir ta réflexion : Yannick Vérité, Maxime Aufrand et Emy LTR sur le selflove. Et puis chaque soir, Lili Barbery propose sur Instagram des méditations gratuites et c’est mon RDV de 18h…

Ceci étant dit, voici nos récits de vie de ce confinement suite à l’annonce du Président de la République de confiner la population. Ces témoignages ont été écrits entre le 26 et le 30 mars 2020. J’avais envie de m’exprimer et de laisser s’exprimer notre team sur comment elle vivait le confinement, afin de permettre de parler de cette période sans précédent et qui risque de durer encore pas mal de temps ! Elles sont en France ou à l’étranger, avec ou sans enfants, avec ou sans télétravail et elles parlent avec le cœur !

healing art by fanny ricard
Healing Art réalisé par Fanny Ricard. Pour retrouver toutes mes créations, rdv sur Instagram @healingart33

Fanny – Orléans : entrepreneure (au ralenti…), chez mes parents, en maison à la campagne

Souvenir de Thaïlande

26 mars 2020, Orléans. De retour en France après un séjour au Maroc, puis des vacances en Thaïlande, me voilà de nouveau dans mon rôle de « fille chez papa-maman », dans la maison de famille. Étrange, après toutes ces années où je ne vis plus chez eux (quinze pour être exacte).

Le 16 mars, notre Président de la République annonçait un confinement de toute la population française. Il invitait les Français en voyage à l’étranger à rentrer chez eux, sans pour autant que cela soit toujours possible… Psychose générale, peurs, ruées chez l’épicier du coin… Il a parlé de guerre. C’est traumatisant une guerre. Encore plus quand elle est invisible et qu’elle est à retardement. Ça a été un sacré choc, pour tout le monde. Toujours optimiste, ne regardant plus les infos depuis des années, j’avais l’impression de vivre un cauchemar et à la fois j’avais envie de rire.

Je partage ma vie entre la France et l’Espagne et je n’ai pas pu rejoindre les Baléares car mon vol était prévu le 17. Ça a été ma plus grosse claque. Être loin de la personne qu’on aime dans ces moments de crise mondiale, ça réveille de sacrées peurs… Après 48h de colère et d’indignation, puis de peur, je me suis dit que ce coronavirus avait des choses à nous apprendre sur notre mode de vie, sur notre façon de consommer, d’agir, d’interagir. Finalement, je ne suis pas si mal. Mes parents ont un jardin et vivent à la campagne. Je peux créer, lire, méditer, faire du sport et du yoga, découvrir de belles initiatives, apprendre à faire autrement. Je peux être proche de mes parents, profiter d’eux à ma manière. La vie est courte, profitons-en ! Ce qui me manque le plus, outre le fait de ne pas être avec mon amoureux, c’est de voir la mer… Professionnellement, tous mes projets avec mon entreprise WanderHumanity ont dû être reportés : le popup store INSPIRE que je crée avec ma sœur Caroline qui devait ouvrir le 14 avril n’ouvrira que le 1er juillet (si tout va bien !) ; 2 voyages d’inspiration pour les entreprises sont reportés ; je ne peux plus organiser de meetup « physiquement »… mais par contre mon programme en ligne marche très bien et je développe beaucoup mon healing art (clique ici pour découvrir ce que c’est). D’ailleurs, si tu as aimé les 2 photos postées, tu peux cliquer ici pour découvrir et soutenir mon projet artistique. J’ai pu me remettre à écrire mon livre sur les femmes inspirantes, alors j’y vois beaucoup de positif. L’humain a toujours su s’adapter. Je trouve qu’en 10 jours on l’a prouvé. La première chose que je ferai quand le confinement sera levé c’est prendre un billet pour Palma de Mallorca et rejoindre mon conjoint, aller à la plage, bruncher en terrasse avec mes amis, danser et démarcher les galeries d’art pour exposer mes œuvres !

Camille – Savoie : entrepreneure (à l’arrêt), maman d’une petite fille, vit en chalet à la montagne avec sa famille

Souvenir du ski

Je vis mon confinement en Savoie, à la montagne avec mon compagnon et ma fille. Le 14 mars, on était en plein repas de famille, le dernier du coup, lorsqu’ils ont annoncé la fermeture des bars/restaurants et par conséquent des stations de ski… Or pour nous cette période est la saison d’hiver, du tourisme et donc de notre « gagne pain ». On s’y attendait forcement car les stations de ski des pays voisins avaient fermé petit à petit et depuis plus d’une semaine pour certaines en Italie. Mais fallait maintenant accepter : accepter de perdre 1 mois de travail (on est indépendants tous les deux !) et puis ensuite accepter ce mot « confinement » puisqu’on est presque 7j/7 dehors. Le plus dur à vivre est cette privation de liberté surtout quand ton terrain de jeu favori c’est la montagne et que tu passes la plupart de ton temps dehors ! De ne pas pouvoir te lever le matin et te dire « Bon, on va où aujourd’hui ? » et puis bien sûr de ne pas pouvoir voir la famille et les amis. Je me sens privilégiée en vivant à la montagne, en maison avec balcon + terrasse et avec des chemins en pleine nature à moins de 500 m de la maison. On n’est pas tous égaux face à ce confinement ! J’ai pas vraiment mis en place des choses pour me sentir mieux mais j’ai quand même gardé des rituels / une organisation pour ne pas perdre totalement la notion de temps, surtout avec un enfant. 

Professionnellement, quel a été l’impact de ces mesures ? En tant qu’indépendant, pas de travail = pas de salaire. Heureusement la très haute saison était passée. Il y a eu un impact, c’est certain, mais moindre. J’ai essayé le télétravail mais ça ne marche pas !!!!

Qu’est-ce que le confinement t’a incitée à faire ? Merci le confinement, je n’ai jamais eu autant de temps pour peindre, dessiner et autre création en tout genre. Je fais toujours du sport (ouf !), je cuisine, je fais mes cosmétiques homemade, je fais du tri, je lis, je m’ennuie ! Et je me suis inscrite à NETFLIX ! J’avais résisté jusqu’ici !!!!!! Et puis on a créé le #challengelesexploratrices sur Instagram, c’est plutôt cool !

La première chose que tu feras quand tu auras le droit d’être pleinement libre de tes mouvements ? Un brunch à Annecy avec des amis, un apéro, un repas de famille, des bisous à mes parents et à ma soeur !, une grosse randonnée en montagne. (Et tout ça en une journée !!!)

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? Je ne suis pas faite pour vivre H24 chez moi. J’ai besoin d’évasion même tout proche de chez moi, mais j’ai besoin de me sentir libre de mes mouvements sans avoir à penser à prendre une attestation de sortie pour aller à seulement 1 km ! 

Un message que tu aimerais passer ?
– A l’humanité : La planète / la nature est plus forte que nous, ne l’oublions pas. Ce virus est là pour nous envoyer un message.
– Aux soignants : Toute ma reconnaissance pour ce qu’ils font avec ce qu’ils ont !
– A ma famille / amis : Prenez soin de vous, on rattrapera ces quelques semaines !

Caro R. – Paris : télétravaille depuis son appartement à Paris, vit seule

Souvenir du Canada

Je vis mon confinement seule, dans mon appartement, à Paris. Quand j’ai entendu l’annonce du 16 mars, honnêtement, je commençais à m’en douter un peu, et à anticiper l’annonce officielle. La semaine d’avant, j’étais en Thaïlande avec ma sœur (Fanny), nous sommes rentrées le 15 mars en France. Je voyais déjà sur les réseaux sociaux l’ampleur que prenait la situation, j’étais prête mentalement. Pour être totalement franche, je vis assez bien ce confinement. Je suis quelqu’un à la fois de très tournée vers les autres, et en même temps de très solitaire et casanière. Du coup, le fait de rester chez moi ne me dérange pas trop, d’autant plus que je sais pourquoi je le fais, pourquoi nous le faisons. Mais je suis aussi quelqu’un d’assez libre, dans mes mouvements je veux dire. Ce qui me manque forcément, c’est le contact humain, les moments passés ensemble, à discuter, à rigoler, à refaire le monde. On peut heureusement le faire à distance (merci la technologie) mais c’est vrai que c’est totalement différent, et qu’on ressent vite le manque. Je trouve également que plus je vis cette situation de confinement, plus l’extérieur me paraît « dangereux » voire anxiogène. Contrairement à beaucoup de gens, je ne vis pas les rares moments où je dois aller faire mes courses comme un moment de « liberté », mais presque de mise en danger. Alors ce qui me manque le plus en résumé c’est le contact humain et ma liberté.

Je suis en télétravail depuis mon retour de vacances. Etant journaliste web, cela ne change pas énormément de choses car j’ai juste besoin d’un téléphone, d’un ordinateur et d’une bonne connexion internet. Mais bien entendu, je ressens plus de pression, il faut faire plus de vues, plus de chiffres. Des questions se posent, le modèle économique est modifié, ça a forcément un impact. Mais je suis contente d’avoir pu conserver mon poste à 100% pour le moment.

As-tu mis en place des choses pour te sentir mieux dans ton quotidien ? Le fait d’avoir mon travail, avec des visioconférence, des appels etc. me force à garder un rythme et je pense que c’est essentiel. C’est d’ailleurs ce qui me permet de ne pas sombrer dans l’ennui j’imagine ! Je suis également quelqu’un qui aime prendre soin de soi, j’essaie de garder un rythme à ce niveau-là également (me doucher au réveil, m’habiller, me coiffer) mais honnêtement après ce dixième jour passé je vois bien qu’il y a plus de laisser aller qu’au tout début ! Je vais me reprendre en main aha. Depuis le confinement, je cuisine davantage. Pas spécialement plus gras, du moins pour les plats, car je l’avoue, j’ai une tendance à faire des gâteaux ou des cookies aha, c’est le rapport avec la nourriture « réconfortante » je crois ! Mais j’achète beaucoup de fruits et de légumes, pour me sentir bien, pas spécialement pour éviter à tout prix de prendre du poids. D’ailleurs je trouve ça dingue toute cette pression qu’on met encore sur nos épaules. On ne sait même pas combien de temps le confinement va durer, des gens meurent dehors par centaines, notre santé est en jeu mais les gens sont seulement inquiets par le fait que l’on prenne du poids, que l’on ne fasse pas assez de sport, que nous n’ayons pas le « summer body » aha. Comme si tout n’était pas suffisamment stressant pour qu’on nous laisse en paix deux minutes. Je ne fais pas du sport pour ne pas grossir, mais pour bouger un minimum, pour faire du bien à mon corps. J’essaie de réinstaurer le jeûne intermittent également, pour favoriser la digestion. Avant je faisais celui de 12h, j’essaie de me tenir à celui de 16h. C’est presque plus facile d’instaurer ces routines quand on est seul chez soi ! Je fais donc du sport en live via Instagram, ou via YouTube. En général une fois par jour, parfois deux (une le matin une le soir). Et parfois, comme aujourd’hui, zéro. Mais je ne culpabilise pas, je ne me mets pas la pression. Je range et je trie, pas encore assez. Déjà parce que ma semaine je ne la vois pas passer avec le travail, mais aussi parce que j’ai laissé beaucoupppp de choses en stand by. J’ai besoin de faire le vide chez moi comme je fais le vide dans ma tête. J’espère écrire davantage aussi, peut-être avoir le déclic pour le faire sérieusement. Je prends plaisir à faire des essais maquillage. Voilà à peu près ce que je fais.

La première chose que tu feras quand tu auras le droit d’être pleinement libre de tes mouvements ? Je ne sais plus avec qui j’en discutais, mais contrairement à la majorité des gens je ne pense pas me ruer vers le bars, les endroits bondés. Je pense que j’appréhenderai, que ça me fera peur. Comment est-ce que l’on sait que ce virus est derrière nous ? Genre réellement ? Du coup je pense y aller petit à petit. Revoir mes amis, prendre un verre chez l’un ou chez l’autre, manger un bout. Voir ma famille. Et puis quand je me sentirai prête à revoir beaucoup de monde, sortir oui, pourquoi pas.

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? Déjà, l’importance du collectif. On a tous besoin les uns des autres, surtout dans des contextes aussi importants que celui que l’on vit actuellement. Je sais aussi que je suis capable de ne voir personne et de ne vivre qu’avec moi-même (bon ça je le savais déjà, mais je n’ai jamais passé autant de temps seule). J’ai aussi appris que ce n’est pas forcément de temps dont je manquais, mais d’organisation et parfois de motivation, et ça remet tout en question.

Illustration de Mathieu Persan

Un message que tu aimerais passer ? Merci du fond du cœur au personnel soignant, au corps médical, aux caissiers et caissières, aux livreurs et livreuses, au personnel d’entretien, des rues, des établissements. Merci à tous ces gens qui sont souvent oubliés, délaissés, dont on ne parle jamais alors que sans eux le pays ne tient pas. La preuve avec les seuls commerces qui ont le droit de rester ouverts. Ces gens méritent des récompenses, toute l’année, et conséquentes. Je voudrais aussi parler des personnes sans domicile fixe, des migrants qui errent de camps en camps : ils n’ont pas d’endroit où aller. Ils ne sont pas confinés. Personne ne se soucie d’eux, ils sont à la merci du virus. Alors quand au strict opposé d’eux, on voit toutes ces personnes se ruer comme des malpropres sur toutes le denrées alimentaires, ça me tue, littéralement. Dans le côté positif, je suis contente qu’en si peu de temps, les gens se soient recentrés, ont développé ce pour quoi ils étaient fait, ont créé. Je suis contente qu’en si peu de temps, la nature reprenne petit à petit ses droits. Ca veut vraiment dire qu’avec un effort collectif conséquent (mais autre que le confinement pur et dur) on peut changer les choses. En fait, notre génération est celle qui peut décider de tout changer, et j’espère qu’elle le fera. Ensemble.

Nadiejda – Bali (Indonésie) : expatriée, maman full time de deux petits garçons, vit en maison avec sa famille

Souvenir de Thaïlande

Je vis à Bali avec mon mari et mes 2 garçons de 3 et 1 ans. Aucune – ou presque – mesure n’a été mise en place ici. Le 26 mars (aujourd’hui) a été décrétée journée de confinement, qui a été prolongée jusqu’au 30 mars… autant dire que ça ne sert à rien. Ma famille et moi-même nous sommes mis en quarantaine nous-mêmes en rentrant de France il y a 15 jours. Nous avions en effet été en contact avec quelqu’un de malade en France et nous ne l’avons appris que 2 jours après notre retour. Nous arrivons au bout de nos 14 jours de quarantaine : nous sommes les seuls de notre entourage à Bali à être certains de ne pas être malades. Ce sont les autres qui sont maintenant une menace pour nous. Nous allons donc sûrement prolonger cette quarantaine nous mêmes. Ce qui me manque le plus c’est de ne pas prendre l’air et d’avoir du temps pour soi… c’est en fait un luxe que je ne prendrais plus jamais pour acquis… Mais ça se passe bien… étonnamment ! Je n’ai pas vu passer ces 15 derniers jours. Il faut dire que les conditions pourraient être pire : piscine, jardin et salle de jeux… les enfants n’ont pas de quoi s’ennuyer!

Professionnellement, quel a été l’impact de ces mesures ? Mon mari ne touche plus la totalité de son salaire : l’impact est donc financier. Et tous les restaurants pour lesquels il travaille sont fermés pour le moment…

As-tu mis en place des choses pour te sentir mieux dans ton quotidien ? On lâche du leste sur les règles. On se la coule douce. On fait un programme la veille pour le lendemain. Et ensuite on s’adapte en fonction de la météo. Je suis plus patiente avec mes enfants. J’ai aussi pris le temps d’aménager et de ranger ma maison. On va aussi planter des graines dans les jours qui viennent avec les enfants. J’aimerai me mettre au sport. Mais j’avoue manquer de motivation. 

La première chose que tu feras quand tu auras le droit d’être pleinement libre de tes mouvements ? Aller voir mes copines et amener mes enfants voir leurs copains!

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? Rien que je ne savais pas déjà mais ça l’a confirmé. Mon mari est vraiment mon parfait compagnon de route et mon pilier. Et mes enfants sont au top !!! Moi je me trouve patiente et j’essaye de développer ma créativité pour occuper les petits. 

Un message que tu aimerais passer ? RESTEZ CHEZ VOUS MÊME SI LE GOUVERNEMENT N’A RIEN DÉCRÉTÉ !!!

Lily – Vancouver (Canada) : expatriée, vit en appartement avec son conjoint et télétravaille comme elle peut !

Souvenir de Colombie-Britannique (Canada)

Je suis en confinement avec mon copain, dans notre appartement à Vancouver. Ici, nous ne sommes pas encore dans un total confinement à l’heure actuelle (26 mars) mais j’ai vu l’annonce faite aux Français de France et cela a donné une certaine gravité à la situation selon moi. Avant je ne prenais pas du tout ce virus au sérieux mais après le confinement en France, j’ai commencé à m’inquiéter pour mes proches en France. Surtout mes grands-parents. Comme la Colombie-Britannique n’est pas encore en confinement total, nous pouvons donc encore nous promener un peu dehors, mais j’ai été très attristée par la fermeture de toutes les stations de ski car je prévoyais de profiter du mois de mars pour skier au maximum et avec mon copain nous avions prévu un road trip dans une grosse station de ski à 5h de Vancouver. En règle générale je trouve les rues vides et tous les commerces fermés très anxiogène. Ces 15 derniers jours étaient les vacances de printemps ici pour les enfants mais à partir du lundi 30 mars, je commence à enseigner en ligne. Cela va être un nouveau défi pour moi. Je me suis déjà fait un bureau de fortune dans notre salle à manger. La vie de confinée se passe pour le moment mieux que je n’aurais pu le penser ! Avec mon copain, nous nous sommes créé de nouveaux projets, je joue un peu aux jeux vidéos, ce que je ne fais jamais d’habitude, je lis plus et j’apprécie de profiter de chez moi. Cela fait aussi 15 jours que nous sommes tout le temps ensemble avec mon copain, ce qui n’arrive pas souvent et encore moins enfermés à la maison, et cela se passe très bien entre nous ! Ce qui est plutôt chouette pour bien vivre un confinement ! Au début j’avais peur que nous passions trop de temps sur les écrans et que nous ne partagions au final rien, alors on essaie de faire une activité par jour ensemble sans écrans, pour vraiment partager quelque chose et se retrouver

Qu’est-ce que le confinement t’a incitée à faire ? J’ai commencé un projet de macramé ! Mon premier, on verra si je le réussis 🙂 J’ai toujours beaucoup cuisiné donc cela n’a pas vraiment changé. J’ai fait des plantations sur mon balcon et nous avons construit des étagères en palettes avec mon copain. Pour l’instant, nous sortons nous promener pour nous dépenser mais si le confinement devient strict, il faudrait que je commence à faire du sport à la maison. J’aimerais aussi prendre le temps de terminer des articles inachevés que j’ai commencé pour le blog des Exploratrices. Quand tout sera revenu à la normale, sans hésiter, on va partir en camping avec des copains !!! 

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? Je dirais que ce confinement me montre que j’aime vraiment bien m’organiser car tous les jours en me réveillant, je me fais des petits objectifs dans ma tête pour ne pas avoir une journée complètement inutile. Je suis aussi rassurée sur le fait que j’arrive bien à trouver des idées de choses à faire pour ne pas m’ennuyer. Bon courage les Français ! On pense fort à vous depuis l’étranger !

Ornella – Courbevoie : maman d’un petit garçon, en télétravail, vit en appartement avec son conjoint

Souvenir de Polynésie Française

Je vis à Courbevoie en Île de France (plus précisément dans les Hauts de Seine, proche Paris), avec mon compagnon et notre fils de 9 mois. Nous vivons dans un 2 pièces. Je n’ai pas tellement été surprise par l’annonce du confinement. De suite j’ai pensé « ok, quelles sont les actions que nous devons prendre pour vivre au mieux cela ? Mon fils a -t-il bien tout ce qu’il faut à dispo (eau, couches, lait, nourriture) ? Rien n’est dur à vivre pour moi dans cette crise, on s’adapte à la situation. Rien vraiment ne me manque, qui l’aurait cru ? Moi qui aime sortir, prendre l’air, voir du monde, etc. Je le vis très bien. Je profite à fond de mon fils, de ma vie de famille, je continue mes cours de zumba (merci Alix d’avoir mis en place des cours avec des vidéos live), je cuisine (merci le cookeo) et je prends plaisir à le faire (ce qui n’était pas le cas avant), et puis je vois davantage mes amis, famille et proches en FaceTime que dans la vie classique. Certes ce ne sont pas les contacts physiques mais voir leurs têtes est un vrai plaisir. Et puis on m’envoie beaucoup de conneries, de blagues autour de cette crise, et ça, ça fait du bien aussi, comme quoi cela entraîne beaucoup de créativité chez certain.e.s:)

Professionnellement, quel a été l’impact de ces mesures ? Je suis DRH d’un éditeur de logiciel, je travaille donc à la maison, comme tous mes collaborateurs, tous confinés chez eux et cela dans 5 pays différents. Clairement l’impact est une charge de travail encore plus importante car je dois gérer cette situation au mieux pour nos salariés, ré-organiser un peu les choses. Même si nous sommes à l’aise avec le télétravail, le fait que tout le monde travaille de chez soi en même temps est encore une autre organisation. Aussi bien pour les gens seuls, que ceux ayant leurs enfants, on s’adapte, on reste flexible et surtout on reste à l’écoute.

As-tu mis en place des choses pour te sentir mieux dans ton quotidien ? Rien de particulier, retour aux basics : prendre plaisir à bien manger, vivre ensemble en famille, voir son enfant s’éveiller et grandir, tisser des liens forts, avoir du temps de qualité. J’aimerais pouvoir avoir le temps de lire !!! Car j’ai plein de livres dans ma pile mais pour l’instant ce n’est pas possible.

Qu’est-ce que le confinement t’a incitée à faire ? A revoir ses priorités, le confinement m’oblige aussi surtout à travailler à des heures différentes (pas forcément le top) mais avec un enfant en bas âge il est difficile de maintenir le cap toute la journée au travail donc je suis productive aux heures où mon fils dort durant la journée et le soir de 21h à 1h du mat. Avec mon métier, je n’ai pas le choix, je n’incite surtout pas mes salariés à faire pareil, chacun fait comme il peut, on le sait et on s’adapte. Pour le reste, utiliser la technologie, ça c’est déjà le cas pas besoin du confinement pour ça 🙂 et faire du sport oui je continue comme je peux et ça fait du bien.

La première chose que tu feras quand tu auras le droit d’être pleinement libre de tes mouvements ? Aucune idée sur la première chose car encore une fois je vis très bien ce confinement :), sans doute sortir au parc avec mon fils car nous n’avons pas de balcon (astuce : ouvrir les fenêtres en grand, mettre son fauteuil devant, fermer les yeux et s’imaginer sur une belle terrasse lol). Peut-être pas la première chose mais dès que ce sera possible je ferai 2 choses : un apéro / dîner avec les amis et emmener mon fils chez ses grands-parents / mes parents.

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? Moi qui cherche toujours à sortir le week-end car je n’aime pas être enfermée chez moi, bizarrement ici ça ne me gêne pas du tout. Pourquoi ? Et bien j’en sais trop rien:) J’ai pris le parti que je ne pouvais pas changer la situation et que seule ma façon de l’aborder comptait, donc je cherche les sources positives 🙂 Tout ça pour dire que cela m’apprend / reconfirme que rien n’est immuable, tout peut arriver, que ces événements sont là, à nous de les voir sous l’angle voulu. Je prends cette période comme une occasion de me focaliser sur mon cocon familial 🙂 il est encore un peu tôt pour dire ce que cela m’apprend de moi-même, je pourrai y répondre une fois le confinement fini.

Un message que tu aimerais passer ? Merciiiiii à tout le personnel soignant, à toutes les personnes qui risquent leurs vies pour en sauver ; merci à ceux et celles qui continuent de travailler pour maintenir les basics comme se nourrir ; merci aux personnes qui font preuve de solidarité, celles qui travaillent dans l’ombre, celles qui pensent et continuent d’oeuvrer pour les plus démunis ; merci à toutes les personnes qui respectent le confinement et les gestes barrières ; merci et courage !!!! Tout ceci est temporaire, soyons patients, restons confiants, nous sortirons de cette crise. Nous en sortirons différents c’est sur, mais aussi grandis je l’espère.

Caro V. – Seine-et-Marne : maman d’une petite fille, en congé parental, vit en maison avec sa famille

Souvenir de Paris

Je suis confinée chez moi en Seine et Marne avec mon mari et ma fille. Quand j’ai entendu l’annonce du 16 mars : « Oh my god ! » Je m’y attendais mais ça m’a quand même fait tout drôle à l’officialisation du président ! J’ai ressenti beaucoup d’inquiétude pour mes proches les plus fragiles. Pour ma mamie isolée dans sa maison de retraite qui n’a plus de visite et qui arrive difficilement à prendre le téléphone. Je me suis aussi dit que c’était une mesure nécessaire pour que chacun prenne enfin conscience que cette crise est grave et historique et qu’il est primordial que chacun prenne ses responsabilités et mette en place les gestes barrières pour arrêter plus vite la propagation. J’avoue que j’ai peur, je suis les infos avec attention et reste bien confinée. J’ai la chance d’être en maison avec un jardin ce qui rend la chose moins difficiles. 

Ce qui est le plus dur à vivre pour moi c’est de ne plus avoir de contact physique avec mes proches/mes amis. Mon frère et mes neveux vivent à 100 mètres, c’est dur pour moi de ne plus pouvoir les serrer dans mes bras. Les restos et plats à emporter aussi ! Je suis une grosse bouffe, j’aime cuisiner mais j’aime encore plus aller manger à droite à gauche et au bout de 10 jours c’est déjà hard ! Mais je le vis plutôt bien pour le moment. Je suis heureuse de passer plus de temps de qualité avec ma famille et de prendre le temps de faire des choses que je n’ai jamais le temps de faire habituellement. On essaie de passer du temps à 3, à 2 et aussi du temps chacun pour soi, c’est primordial pour éviter d’éventuelles tensions. Étant en congés parental je ne suis pas impactée professionnellement mais j’ai la chance de travailler dans une société au sein de laquelle le télétravail est largement déployé. 

As-tu mis en place des choses pour te sentir mieux dans ton quotidien ? Oui plusieurs choses. Contrainte d’arrêter mes RDV médicaux, j’ai mis en place des séances de sophrologie, des exercices d’étirements et de renforcement pour me sentir mieux dans mon corps et me ressourcer. On s’autorise également une promenade par jour en famille dans notre résidence histoire de s’aérer et de sortir le chien. Et afin, pour garder le lien social, on fait des apéros FaceTime avec nos proches qui nous font un bien fou !

Qu’est-ce que le confinement t’a incitée à faire ? J’appelle plus souvent mes proches et notamment en visio, chose que je ne faisais pas souvent, adepte des messages, et je continuerai même après le confinement car c’est très plaisant. Je cuisine beaucoup plus, ce qui m’amène à tester de nouvelles recettes, à dépoussiérer mes livres de cuisine. Ça a du bon ! J’écoute de la musique relaxante à n’importe quelle heure de la journée. J’en profite également pour déléguer plus de choses à mon mari :), les courses par exemple, car sortir dans des endroits clos est anxiogène pour moi pour le moment. Je me lance aussi dans la décoration de la maison : je suis en pleine création de contre-marches originales pour mes escaliers…

La première chose que tu feras quand tu auras le droit d’être pleinement libre de tes mouvements ? J’irai me faire un bon resto !

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? À lâcher prise sur certaines choses pour me recentrer sur l’essentiel. Prendre aussi du temps pour moi qui m’oubliais un peu.

Un message que tu aimerais passer ? Merci aux personnels soignants, aux pompiers, policiers, aux hôtesses de caisse et pharmaciens. Merci à tous ceux qui sont en première ligne tous les jours pour endiguer l’épidémie et faire en sorte que nous restions chez nous dans de bonnes conditions. A tous les autres, restez chez vous ! Soyez responsables et respectueux de ces premiers, comportez-vous avec civisme. Au gouvernement, tenez vos promesses et ne laissez personne sur le carreau svp. Cette catastrophe sanitaire et économique n’est pas arrivée par hasard, elle doit nous faire réagir et prendre conscience qu’il faut changer nos pratiques et habitudes de consommation afin d’amorcer un réel changement pour préserver notre planète.

Jade – Brisbane (Australie) : en PVT en Australie, elle doit rentrer plus tôt et écourter son séjour

Souvenir de la Grande Barrière de Corail (Australie)

Je suis actuellement à Brisbane en Australie avec mon copain. Le lundi 23 mars, le Gouvernement Australien annonce la fermeture de tous les restaurants, bars, clubs, théâtres etc. du pays et les frontières des Etats commencent à fermer petit à petit. Le dimanche 29 mars, il interdit les rassemblements de plus de 2 personnes et les sorties sont autorisées uniquement pour les choses nécessaires (courses, médecin…) car jusqu’à présent c’était  uniquement un « self isolation » qui nous conseillait juste de sortir le moins possible. Depuis la « self isolation » je suis devenue paranoïaque dès que je vais faire les courses et je ne prends aucun transport en commun.

Qu’est-ce qui est pour toi le plus dur à vivre ? Personnellement nous avons dû annuler notre roadtrip de 2 mois en van et vu que notre bail d’appartement se termine, nous sommes « à la rue » donc nous avons dû prendre un vol retour pour la France ; cela a été très difficile pour nous. Ce qui me manque c’est ma piscine sur le toit qui a été fermée il y a quelques jours (lol). 

Professionnellement, quel a été l’impact de ces mesures ? Je travaillais dans un restaurant qui a dû fermer assez rapidement. Avec mon contrat de « casual » qui n’a aucune sécurité d’emploi et mon statut de non citoyenne d’Australie j’ai également perdu mon salaire. Heureusement que j’ai travaillé quelques mois pour mettre de côté. 

Un message que tu aimerais passer ? Aucun moyen de rapatriement sanitaire n’a été prévu pour les Français en Australie mis à part un seul vol sur Perth mais plus cher qu’un vol classique. Tous nos vols ont été annulés sans moyen de remboursement. Je trouve ça scandaleux sachant que nous n’avons plus aucun revenu ici et les loyers sont chers… Certains ont la chance d’avoir encore un toit sans avoir de loyer (woofing, au pair…), mais les autres ont besoin de rentrer chez eux et c’est assez compliqué avec des vols hors de prix et des billets déjà payés… J’espère qu’ils vont prévoir quelque chose pour les derniers Français bloqués… Sinon, STAY HOME, STAY SAFE !

Aurélie – Ile de la Réunion : vit en maison chez ses parents et avec son fils en garde alternée, s’est transformée en maîtresse d’école !

Souvenir de La Réunion

Je suis en confinement chez mes parents, avec mon fils qui en garde alternée. Nous sommes basés à La Réunion. A l’annonce du Président, j’étais furieuse et désorientée. La veille, le 15 mars, jour des élections municipales, j’ai tenu un bureau de vote. Fonctionnaire territoriale, je le fais régulièrement, et ce, depuis plusieurs années maintenant. Mon rôle est notamment de veiller au bon fonctionnement de la journée, de remplir les procès-verbaux, et de descendre au bureau centralisateur avec les résultats du dépouillement. Dimanche 15 mars, donc, je suis allée travailler sans arrière pensée. Le mot d’ordre était alors : « Rien ne s’oppose à ce que les Français aillent voter, même les plus vulnérables ». Lundi 16 mars, le discours change brutalement. Nous sommes passés de « tout va bien, allez voter » à « nous sommes en guerre, restez chez vous ». Je me sens flouée et trompée. La municipalité pour laquelle je travaille a fermé mon service jusqu’à nouvel ordre (la médiathèque).

Qu’est-ce qui est pour toi le plus dur à vivre ? Le manque de liberté, même si c’est une notion assez vaste. La sensation d’enfermement. Réussir à s’extraire de l’inquiétude, de la psychose ambiante, des informations qui tournent en boucle, forcément anxiogènes.

Personnellement, comment ça se passe la vie de « confinée » ? On se lève un peu tard, forcément. On prend le petit-déjeuner. Je fais l’école à mon fils qui a 8 ans, ce qui nous prend une bonne partie de la matinée. Globalement, ça se passe plutôt bien, j’aime assez ce rôle et ces moments à deux. Mais parfois, on se prend le chou (« maîtresse elle fait pas comme çaaaaaa ! »). D’ailleurs, depuis le confinement, je me rends réellement compte du boulot incroyable que fournissent les professeurs. Maîtresse Laurence, si vous me lisez, merci beaucoup ! L’après-midi, on se repose, on joue au jeux de société, on va dans le jardin, on fait des crêpes ou des gâteaux, on se promène dans le quartier, on fait des parcours d’obstacles, on fait du yoga (enfin, surtout moi), on regarde des films. Ou on ne fait rien, tout simplement. Ces moments-là sont très précieux. Nous sommes devenus plus complices depuis le confinement.

Je fais partie de ceux qui vivent mal le confinement, qui ont du mal à occuper leurs journées et qui tournent comme des lions en cage. C’est particulièrement vrai lorsque mon fils est chez son père. Profiter du confinement pour « se retrouver soi-même» ? J’avoue que pour l’instant, j’en suis loin !

La première chose que tu feras quand tu auras le droit d’être pleinement libre de tes mouvements ? J’ai plein d’idées ! Aller prendre un apéro au bord de la mer avec ma meilleure amie. Prendre plein d’apéros pour rattraper le temps perdu ! Aller au resto avec mes proches. Me préparer pour aller au resto (rester 2 mois dans des vêtements d’intérieur, au bout d’un moment, ça met un coup au moral ! Ça a l’air frivole, mais j’aurais plaisir à me maquiller et à me faire belle, une fois que tout ça sera terminé. Me baigner dans une cascade (je sais pas pourquoi cette idée m’obsède… alors que je le fais jamais habituellement !). Prévoir un voyage. Partir en voyage.

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? La valeur d’un moment banal. L’importance de la santé, de la liberté.

Un message que tu aimerais passer ? Restez chez vous !

Maylis – Vitrolles : maman de deux petits garçons, elle télétravaille et fait la maîtresse ! Même si elle ne fait pas partie de la team des Explos, son témoignage parlera à toutes les femmes dans son cas !

Souvenir de la montagne

Je vis le confinement chez moi, dans le sud de la France à Vitrolles, avec mon conjoint et mes 2 enfants, de 6 et 10 ans. J’avais été préparée à l’annonce du 16 mars les quelques jours qui ont précédé. C’était le 12 mars, précisément, lorsque notre président de la République a annoncé que les établissements scolaires allaient être fermés à partir du 13 mars au soir. Suite à cette annonce il a fallu immédiatement se préparer et s’organiser pour garder les enfants à la maison. Organiser le télétravail et se préparer psychologiquement à faire l’école à la maison. Cela m’a semblé soudain et surtout m’a fait peur car j’appréhendais de travailler de chez moi tout en faisant l’école aux enfants. Donc c’est surtout cette annonce du 12 mars qui m’a désorientée. Lorsque le confinement a ensuite été annoncé le 16 mars, je n’ai pas tellement réagi, cela m’a semblé être la suite logique. Je ne mesurais pas vraiment ce que cela allait impliquer dans mon quotidien, si ce n’est que je n’allais plus pouvoir faire « ce dont j’avais envie quand j’en avais envie ». En revanche, j’ai commencé à prendre conscience de la gravité de la situation sanitaire, que j’avais jusque-là minimisée.

Ce qui me manque le plus c’est de pouvoir aller me balader en pleine nature, au bord de la mer, « prendre l’air ». Pouvoir sortir et juste écouter, flâner, observer ce qu’il y a autour de moi. Faire du sport dehors.

Professionnellement, quel a été l’impact de ces mesures ? Je travaille dans le domaine de l’alimentaire, qui fait bien évidemment partie des domaines pour lesquels un plan de continuité d’activité doit être activé afin de maintenir la chaîne alimentaire. De ce fait, je n’ai pas à faire face à du chômage technique ou partiel, c’est une chance. La société pour laquelle je travaille est toujours ouverte et nous nous devons de répondre présents. Je travaille donc depuis chez moi et découvre cette façon de travailler. Je ne faisais pas de télétravail jusqu’à maintenant alors je me suis familiarisée avec le fait d’avoir à m’adapter à un nouveau fonctionnement, un nouvel environnement de travail, aux difficultés de concentration et de continuité. Cela a été très difficile au début. Quand je dis au début, c’est quand je me suis retrouvée à télé-travailler en étant « bombardée de mails » et que je devais faire l’école aux enfants en même temps, toute seule car mon conjoint travaillait. Je me suis même effondrée car je n’y arrivais pas. Cela m’a semblé insurmontable. Je me voyais dans l’échec. Puis je me suis mise en pause, j’ai pris le temps que ce confinement m’offrait pour réfléchir. J’ai compris que nous étions très nombreux dans cette situation inconfortable et que finalement l’important était que je fasse de mon mieux. Et c’était à moi de définir ce qu’était « de mon mieux ». Plutôt que de tous travailler en même temps et ainsi avoir une concentration proche de zéro et les nerfs à vif, j’ai séparé les temps où je travaille et les temps où je fais travailler mes enfants. Nous sommes plus concentrés et plus efficaces. C’est une organisation différente mais qui permet à tous d’être au calme. J’accepte d’être plus lente dans mon travail, je laisse ma cape de « maman + que parfaite » au placard et je fais de mon mieux.

Personnellement, comment ça se passe la vie de « confinée » ? Personnellement je le vis vraiment très bien. J’ai la chance de ne pas être en appartement et d’avoir un extérieur donc je le savoure. Je ne « passe pas le temps », je le « prends » car la vie me l’offre avec ce confinement. J’apprécie d’être moins fatiguée, moins speed, moins aspirée dans cette spirale quotidienne qui me faisais vivre à 300 à l’heure. J’étais la 1ère à dire « J’ai pas le temps de faire ci, pas le temps pour ça » etc., mais en réalité je ne voyais pas comment je pouvais prendre ce temps. Alors voilà on y est : je le prends. Je peux lire, j’appelle mes proches, j’écoute de la musique, je chante, je fais du sport chez moi, je joue avec mes enfants, je les écoute, je me sens présente et détendue. Je réalise les actions que j’avais inscrites sur ma « To do list » personnelle. Je pensais que j’allais être davantage sur les réseaux sociaux, mais j’ai l’impression d’y voir majoritairement des gens qui râlent, ont peur, créent l’angoisse. Donc au contraire je m’en suis éloignée. Et qu’est-ce que ça fait du bien !

As-tu mis en place des choses pour te sentir mieux dans ton quotidien ? J’ai commencé par établir et rédiger un planning de la journée pour mes enfants. Des créneaux délimités pour le travail de chacun, des temps libres etc… Cela a permis de mettre un cadre et surtout de leur faire comprendre que ce n’était pas les vacances pour eux et qu’il fallait faire comme s’il y avait école. On a ainsi créé une habitude, un rituel qui est important pour mon plus jeune fils. Cela m’a aidée « psychologiquement » car j’ai besoin que les choses soient ordonnées dans ma visualisation de la journée. Bien évidemment le mercredi et le week end sont sacrés, pas de travail ces jours-là ! Le planning leur donne un repère temporel car le confinement peut très rapidement les dérégler. Pour ma part, je continue mes rituels de yoga du matin, des temps de méditation qui m’aident à trouver le calme et me recentrer. Je pense aux belles choses que je pourrais faire après le confinement et je chante pour libérer mes émotions.

Qu’est-ce que le confinement t’a incitée à faire ? Spontanément : travailler différemment à parfois en short et tong !!!! L’avantage du télétravail c’est que tu peux t’abolir d’un quelconque dresscode (tant que tu n’as pas de visioconférence !!). Je reconnais que cela me permet d’être indulgente avec moi-même, pas maquillée à c’est pas grave, cheveux qui auront attendu 1 jour de plus pour être lavés et qui finiront attachés à pas grave non plus. Plus sérieusement, cela m’a tout d’abord incitée à observer la nature en pleine renaissance printanière, à écouter les oiseaux, le calme environnant. Ceux qui me connaissent vont sourire à cette expression que j’utilise souvent : « hey, écoute le calme !! ». J’ai même de la satisfaction à observer les rues vides (la propreté des rues !!). J’ai été incitée à créer dans mon esprit : conscientiser et visualiser ce qui me manque du fait de ce confinement, donc ce qui constitue mes priorités. A moi d’agir après le confinement pour les provoquer / maintenir / les vivre pleinement. Et surtout, ce confinement me fait beaucoup réfléchir sur mon mode de consommation. Je me dis depuis longtemps que mon mode de consommation, notre mode de consommation, doit changer. Seulement je ne passais pas suffisamment à l’action. Cette situation mondiale est une réelle alerte de la planète. Il n’y a qu’un seul choix viable : changer notre façon de consommer. J’ai donc passé commande pour la 1ère fois au maraîcher proche de chez moi par exemple, qui en plus me livre à domicile durant le confinement. Je veux sincèrement faire travailler les agriculteurs, les artisans et les commerçants proches de chez moi. C’est une action que je déploierais et maintiendrais après le confinement. Et cela me fera davantage cuisiner, c’est parfait.

La première chose que tu feras quand tu auras le droit d’être pleinement libre de tes mouvements ? Enfiler mes baskets, mettre de la musique et aller courir !!!!!!

Une chose que ce confinement t’a apprise sur toi ? J’apprends surtout à relativiser, mettre la barre de mes exigences moins haute, me mettre en priorité sur la façon dont je veux faire les choses et non ce que les autres veulent que je fasse / attendent de moi. C’est un réel apprentissage. Et aussi : que j’ai besoin de prendre le temps de vivre. Fini les rythmes démoniaques.

Un message que tu aimerais passer ? Quand le stress est trop important au travail et que je veux faire redescendre mes collègues, j’utilise souvent la même phrase, sur le ton de l’ironie, mais qui veut tout dire et qui est efficace pour faire relativiser. Cette phrase je l’ai régulièrement prononcée mais c’est aujourd’hui qu’elle prend tout son sens : « Ça va, on ne sauve pas des vies ». Alors voilà, si je vis bien ce confinement c’est parce que je ne peux pas me plaindre d’une quelconque situation désagréable ou du moindre inconfort. Des personnes triment pour sauver des vies, pour maintenir l’ordre, pour venir en aide aux personnes en détresse, et cela au détriment de leurs vies personnelles, par choix, par conviction, par devoir. Je pense à tous ces métiers uniques dont nous avons tant besoin. A cette solidarité et à cette reconnaissance. Alors un immense MERCI à eux. MERCI à l’infini. Je pense également aux personnes pour qui le confinement ne sonne pas comme une délivrance s’apparentant à « super j’ai du temps pour moi », mais pour qui le confinement est un réel cauchemar, une exclusion, un danger, une solitude extrême : les personnes vivant seules, les personnes victimes de violences conjugales, les enfants pour qui l’école était une réelle échappatoire… Je suis extrêmement prise au cœur et me sens impuissante face à cela. Ensuite j’aimerais que chacun prenne conscience et agisse pour changer sa façon de vivre. Revenons aux bases, à la logique. Le message de la planète est clair et précis. Alors revenons à l’essentiel.

Nous souhaitons remercier toutes les personnes qui sont en première ligne pour nous protéger et nous soigner, qui font leur possible pour que notre vie soit à peu près normale. MERCI INFINIMENT !

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